« Nous voulons de la lumière », ont scandé jeudi les manifestants. Près du palais de Miraflores, siège de l'exécutif, des centaines d'habitants venus des quartiers populaires de Caracas ont protesté contre l'absence d'électricité devant un palais qui était éclairé par des générateurs électriques, alors que les résidences avoisinantes étaient entièrement plongées dans le noir, depuis plus de 24 heures.
Lacrymogènes et chevrotines
La manifestation a été sévèrement réprimée avec des bombes lacrymogènes et des tirs de chevrotines. Près de Caracas, dans la commune de Los Teques, les habitants ont dénoncé quant à eux les coupures d'eau. Manifestation également réprimée. En fait, les coupures d'électricité ou d'eau se multiplient dans tout le pays. A l'ouest de Caracas, l'Etat de Zulia est privé d'électricité depuis près de 10 jours. Le gouvernement dénonce des « sabotages » mais les spécialistes parlent plutôt d'un défaut d'entretien des installations.
Lourdes conséquences
Ces derniers mois, les manifestations spontanées se sont multipliées, principalement pour dénoncer les pénuries d'aliments, de médicaments et de services de base. L'absence de courant génère non seulement la colère des habitants, mais aussi de graves problèmes économiques.
Les agriculteurs de la région de Perijá, dans l'ouest du pays, dénoncent par exemple la perte de plus de 100 000 litres de lait qui n'ont pas pu être réfrigérés, faute d'électricité.