Avec notre correspondante à Washington, Anne Corpet
Donald Trump s’interroge depuis longtemps sur l’intérêt de l’alliance transatlantique et surtout dénonce le fardeau qu’elle représente pour les Américains.
Les lettres qu’il a envoyées fin juin à ses partenaires montrent qu’il perd patience. Il se montre particulièrement sévère à l’égard de l’Allemagne : « Les Etats-Unis continuent de financer la Défense de l’Europe alors que les résultats économiques du continent, et en particulier ceux de l’Allemagne, sont positifs. Cela n’est plus tenable pour nous » écrit-il à la chancelière. Et il affirme : « Cette frustration n’est pas seulement celle de l’exécutif. Le Congrès américain partage cette préoccupation ».
Dans sa lettre à Angela Merkel, Donald Trump dit comprendre les pressions politiques qui empêchent toute augmentation des dépenses militaires, mais il ajoute : « Cela va devenir de plus en plus difficile d’expliquer aux citoyens américains que certains pays ne partagent pas le fardeau des dépenses quand nos soldats continuent de risquer leurs vies à l’étranger ».
Plus concrètement, selon le New York Times, l’administration envisagerait de retirer une grande partie des 35 000 soldats américains stationnés en Allemagne. Les foudres de Donald Trump ne se sont pas seulement abattues sur Angela Merkel : il aurait adressé des courriers dans la même veine à une douzaine de dirigeants de pays membres de l’Otan.
Le sommet de la semaine prochaine risque d’être animé, et les alliés des Etats-Unis commencent à exprimer leurs inquiétudes. D’autant que Donald Trump a planifié une rencontre avec Vladimir Poutine, le principal adversaire de l’alliance, juste après le sommet de l’Otan.