Avec notre bureau à Bruxelles,
Très formellement, les pays de l’Otan se sont réjouis de la venue de Mike Pompeo en affirmant, comme le secrétaire général de l’Alliance atlantique, que son arrivée douze heures après sa prestation de serment était un signe de l’engagement ferme des Etats-Unis au sein de l’Alliance atlantique. Officieusement, même si le fait que Mike Pompeo réserve à l’Otan son premier déplacement est globalement apprécié, tous les regards étaient braqués sur lui avec une relative appréhension du fait de sa réputation de partisan de la ligne dure.
Les Alliés se sont montrés rassurés par sa première prestation. Le nouveau ministre américain des Affaires étrangères a remis sur la table la demande traditionnelle des Etats-Unis depuis des décennies de voir l’ensemble des pays de l’Otan augmenter leur budget militaire car tous ne sont pas encore en passe d’y consacrer 2% de leur PIB.
« Partage du fardeau »
« Notre défense commune exige un plus grand partage du fardeau, a-t-il défendu. Au sommet du pays de Galles de 2014, tous les alliés ont accepté d’augmenter leurs dépenses militaires. Il faut maintenant que chaque pays tienne sa promesse en présentant un plan crédible lors du sommet de juillet. Les nations européennes doivent prendre leurs responsabilités pour leur sécurité et convaincre leurs citoyens qu’il est crucial de remplir leurs obligations de dépenses militaires, d’investir dans les matériels pour la défense à long terme de leurs pays et faire face aux menaces des régions voisines. »
Rien de révolutionnaire non plus dans l’attitude de Mike Pompeo sur la relation avec la Russie. Il n’a pas remis en cause l’approche à double détente désormais préconisée par l’Otan, à savoir fermeté et dialogue. L’Alliance atlantique a beau avoir expulsé sept diplomates russes dans le cadre de l’affaire de l’empoisonnement de Sergueï Skripal, les militaires des états-majors alliés et russes continuent à se rencontrer et l’Otan souhaite la relance du processus de rencontres politiques au sein du conseil Otan-Russie.