Après l'intervention russe en Géorgie en 2008 puis en Ukraine en 2014, le contexte stratégique a changé. Les pays européens commencent à en prendre conscience et les budgets de défense remontent. La France s'est fixé pour ambition de consacrer 2% de son produit intérieur brut à la Défense d'ici 2025. L'Allemagne n'y est pas encore, mais possède le PIB le plus élevé d'Europe. Et Berlin a consenti des efforts importants, fait-on remarquer à Paris.
D'autres pays de l'Otan comme le Canada sont à 0,9% mais sont très engagés en opérations. « Sur la question du partage du fardeau, nous espérons que les débats ne se focaliseront pas sur les 2% », assure-t-on dans l'entourage de Florence Parly.
Concernant la coopération entre l'UE et l'Otan, la quête d'autonomie stratégique de l'Europe n'est pas toujours bien perçue par l'allié américain, qui y voit une volonté d'affaiblir l'Otan. « 74 mesures de coopération devraient toutefois être adoptées » notamment sur le sujet de la mobilité des troupes de l'Otan à travers l'Europe souvent entravée par des règlementations et des infrastructures différentes. Or, la réactivité et la mobilité sont cruciales si l'Alliance doit intervenir en cas d'escalade.
Crises complexes et guerre hybride, il faudra enfin plus de monde pour piloter la machine de guerre otanienne : 1340 cadres supplémentaires et la création de nouveaux commandements.