Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Devant le ministère en charge des médias publics, une centaine de journalistes de l'agence de presse nationale Telam manifestent.
Comment justifier le licenciement de 350 travailleurs de l'agence ? RFI a posé la question au ministre, Hernán Lombardi : « Sous le kirchnérisme, l'agence est passée de 400 employés à près de 950, sans aucune justification journalistique, mais pour en faire un outil de propagande politique. Nous travaillons à reconstruire une agence professionnelle. »
Salle de rédaction silencieuse
L'agence est en grève et occupée depuis mardi. Dans une salle de rédaction silencieuse, Ariel Bargach, journaliste du service international et délégué syndical déplore que « depuis quelque temps, des couvertures étaient annulées parce que les questions budgétaires prenaient le pas sur les décisions éditoriales. Et il y a 15 jours, nous avons eu vent de ce plan d'ajustement qui se traduit par 350 licenciements. Sans aucune logique dans le choix des licenciés ni dans la décision elle-même. »
Il est vrai que sous les Kirchner, dans les médias publics et dans certains médias privés financés par la publicité de l'Etat, avait fleuri un journalisme dit militant, ouvertement favorable au gouvernement.
Mais il est vrai aussi que beaucoup des licenciés ne correspondent pas à ce profil. Et que, suite à l'accord signé avec le FMI, l'Argentine s'est engagée à réduire ses dépenses publiques. Les journalistes de Telam en font les frais.