Avec notre correspondante à Mexico, Alix Hardy
Maria Concepcion vit depuis toujours dans la colonia Buenos Aires, un quartier défavorisé de la capitale. Il y a quelques jours, elle a reçu un coup de téléphone de la part d'une candidate à la mairie de Mexico. « Ils m'ont dit qu'ils distribuaient des cartes aux femmes au foyer, sur lesquelles on recevra 2 500 pesos par mois si cette candidate gagne. Il y a juste à donner une copie de notre carte d'électeur. Quand ils me l'ont donnée, ils m'ont dit : 'Votez pour Barrales, hein !' », raconte-t-elle.
Si cette Mexicaine reconnaît que le procédé est immoral, la proposition reste tentante. « Je ne sais pas si je vais voter pour elle ou pas ! Je ne la connais pas vraiment, je ne sais pas ce qu'elle a fait de bon. Mais personne ne nous paie pour être femme au foyer. Alors oui, ca me pousse à voter pour elle », justifie-t-elle.
Des arguments qui convainquent beaucoup de Mexicains, regrette une voisine : « Les gens vendent leur vote pour 200 pesos (8 euros, ndlr) et un colis de nourriture qui contient au mieux un paquet de riz ou de haricots ! » Une étude parue en 2018 et intitulée Les dessous de table estime que les dépenses réelles de campagne des partis seraient jusqu'à 15 fois plus élevées que le montant déclaré.