Alors que le Nicaragua s'enfonce toujours davantage dans le chaos, l'Organisation des Etats américains (OEA) s'est fendue d'une déclaration a minima mardi 5 juin à Washington. Elle réclame « la cessation immédiate des actes de violence, d'intimidation et de menaces dirigées contre le grand public », sans tenir le gouvernement pour responsable de la répression des manifestants.
Elle appelle aussi le gouvernement et les autres acteurs sociaux à « s'engager de manière constructive dans des négociations pacifiques pour renforcer les institutions démocratiques et la tenue d'élections libres, justes et opportunes. »
Selon un dernier bilan du Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh), 121 personnes sont mortes et 1 300 ont été blessées depuis mi-avril au Nicaragua. L'ONG parle de « massacre » et de « tragédie humaine ».
Les affrontements entre manifestants et forces de l'ordre se poursuivent dans différentes villes du pays. Masaya, au sud de la capitale Managua, est devenue l'épicentre de la contestation. Mais mardi 5 juin, c'est à Granada, un peu plus à l'est, qu'un mineur a été tué par balles alors que des unités de police tentaient de faire tomber des barricades. Les locaux de la mairie et du parti sandinistes ont été incendiés, des magasins pillés.
Le mouvement s'était déclenché en opposition à une réforme des retraites, depuis abandonnée. Il appelle désormais au départ du président Ortega, accusé de confisquer le pouvoir.
Dimanche, le pape François avait demandé la reprise du dialogue. Les discussions avaient été suspendues la semaine dernière par la Conférence épiscopale qui a demandé au préalable au gouvernement l'arrêt de la répression. Dans un récent rapport, d'Amnesty International se penche sur l'usage d'armes meurtrières par la police nicaraguayenne, et conclut que « que la police et les groupes armés progouvernementaux ont commis de multiples exécutions extrajudiciaires ».
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