Dès vendredi, les manifestants avaient érigé des barricades dans le centre-ville. Samedi, vers 6h du matin, la police anti-émeute est intervenue, appuyée par des milices proches du gouvernement. Elle a tenté de dégager les rues de cette ville de 100 000 habitants, et surtout le parc San Miguel où étaient installés les manifestants.
Les forces de l'ordre ont tiré sur les barricades. Des snipers étaient également positionnés sur les toits des immeubles autour du parc. Les manifestants ont riposté avec des mortiers de fabrication artisanale. La population s'est organisée pour se protéger des dérapages des unités anti-émeutes.
Un manifestant exécuté par la police
Dans le centre-ville les cloches sonnaient à chaque fois que la police préparait une nouvelle attaque et les églises restaient ouvertes pour soigner les blessés. Un prêtre rapporte dans la presse locale qu'un jeune manifestant a été exécuté par les forces de l'ordre devant une église : il était déjà en état d'arrestation lorsqu'une policière lui a tiré une balle dans la poitrine.
En 45 jours de manifestations, une centaine de personnes ont été tuées. Ce dimanche, le pape François a demandé la reprise du dialogue. Mais selon la Conférence épiscopale du Nicaragua qui s'était proposée comme médiatrice entre gouvernement et opposition, ce dialogue ne peut pas reprendre tant que la répression se poursuit.