Avec notre envoyé spécial à Managua, Patrick John Buffe
Au lendemain du lancement du dialogue national, le Nicaragua a enfin connu une trêve fragile. Il y a eu, néanmoins, quelques manifestations sporadiques, comme c'était le cas de ces jeunes étudiants qui marchaient pacifiquement dans les rues de la capitale, Managua. Ils demandaient que justice soit faite, tout en rappelant, comme Giovana, qu'ils ne sont pas des délinquants : « Eux, dit-elle, ils croient que parce qu'on marche dans la rue, on va aller tuer des gens. Nous ne sommes pas des délinquants. Nous sommes seulement des étudiants qui voulons une patrie libre et un avenir. »
Pour atteindre cet objectif, les Nicaraguayens qui s'opposent à Daniel Ortega sont toujours plus nombreux convaincus qu'il n'y a qu'une seule sortie de crise possible : la démission du président.
Miguel Guevara, un jeune chauffeur de taxi de la capitale, demande « que Daniel Ortega quitte le pays, et qu'on cherche comment avoir des élections anticipées ». « J'aimerais qu'on ait réellement des élections transparentes si on parvient au changement », ajoute t-il.
Jeudi, le mouvement étudiant a donc, en toute logique, appelé à une grève nationale de 24 heures pour exiger la démission du chef de l'Etat.
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