Le Haut-Commissariat de l'ONU aux droits de l'homme se dit « particulièrement préoccupé » par le fait qu'un certain nombre des décès lors des manifestations contre la réforme des retraites du président Ortega « peuvent équivaloir à des exécutions illégales ».
« Nous demandons aux autorités nicaraguayennes de veiller à ce que des enquêtes rapides, approfondies, indépendantes et transparentes soient menées sur ces décès », a précisé Liz Throssell porte-parole du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme. « Il est essentiel » qu'il y ait une enquête sur « les allégations d'utilisation excessive de la force par la police et d'autres forces de sécurité », a estimé la porte-parole de l’ONU.
« Nous sommes également préoccupés par les informations selon lesquelles des dizaines de personnes ont été blessées ou détenues au cours des derniers jours », a-t-elle ajouté. Le Haut-Commissariat estime qu'il « devrait également y avoir des enquêtes sur les actes de violence, y compris de pillage, qui auraient été commis pendant les manifestations ».
Un bilan de 25 morts selon l'ONU
Le Haut-Commissariat, qui n'a pas de représentant au Nicaragua, indique avoir reçu « des rapports fiables selon lesquels au moins 25 personnes ont été tuées au Nicaragua lors des manifestations nationales contre les réformes prévues de la sécurité sociale ».
Selon les informations reçues par l'ONU, un policier figure parmi les 25 morts qui ont été comptabilisés à la date du 21 avril. L’organisation internationale vérifie « s'il y a d'autres victimes ». Le Centre nicaraguayen des droits de l'homme (Cenidh) a relevé son bilan à 26 morts, dont un caméraman tué par balle, sans inclure ce policier.
Le chef de l'Etat nicaraguayen a annoncé dimanche qu'il retirait sa réforme des retraites, mais des dizaines de milliers de personnes ont encore manifesté lundi dans le pays, traversé par une vive crise politique et sociale.
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(avec AFP)