Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Sept ans après leur mobilisation historique de l'année 2011, les étudiants chiliens continuent de manifester avec les mêmes slogans : éducation gratuite dans des universités à but non lucratif.
« Le gouvernement précédent a commencé à réformer l'éducation, principalement pour que, dans l'enseignement supérieur, il soit interdit de chercher à faire du profit. Et j'ai été abasourdi de voir que le Tribunal constitutionnel a effacé cela en l'espace de deux semaines. C'est à cause de ça que je suis venu manifester », explique Juan Duran, étudiant en 5e année d'anthropologie.
En 2011, le milliardaire de droite Sebastián Piñera en était à son premier mandat présidentiel, et affirmait que l'éducation était un bien de consommation comme un autre. Aujourd'hui, de retour au pouvoir, il a promis de maintenir la gratuité partielle de l'enseignement décidée par sa prédécesseur Michelle Bachelet, et qu'elle bénéficie à un plus grand nombre d'étudiants des filières techniques.
Mais Carlos Ladra, étudiant en 5e année de psychologie, n'est pas convaincu. « Pour moi c'est un pansement sur une jambe de bois, ça ne règle pas les problèmes concernant l'éducation ici. Et moi par exemple, je paye 4,2 millions de pesos par an, environ 8 000 dollars. »
C'est plus que le salaire minimum annuel, et les tarifs sont à peu près les mêmes dans les universités publiques chiliennes.
Selon les autorités, la manifestation a réuni 30 000 personnes. Les organisateurs parlent de 120 000 participants. Un étudiant était jeudi soir dans un état grave après avoir été renversé par une voiture de police.