Avec notre correspondante à Santiago, Justine Fontaine
Quand Yeliksa Scanio, une Vénézuélienne, est arrivée, la queue faisait deux fois le tour du pâté de maisons. « Je suis ici depuis 6h45 du matin, explique cette quadragénaire. Je suis déjà venue ici et je n'avais jamais vu une file d'attente aussi longue. »
Berta Rivera, une Dominicaine de 42 ans, vit actuellement sans permis de résidence au Chili. Elle est venue demander comment régulariser sa situation. « Je vais voir quelles démarches je dois faire pour qu'on me donne des papiers, parce que sans cela, je ne peux trouver aucun travail correct. »
Face à cette forte affluence, le service jésuite d'aide aux migrants, une association chilienne, est venu informer les étrangers dans la file d'attente, avant leur entrée dans le département de migration.
« C’est bonne idée de la part du gouvernement de proposer une régularisation aux migrants en situation irrégulière, estime Sara-Mia Diaz, l'une des bénévoles de l’association. Mais le délai annoncé est très court, donc les gens sont inquiets, ils ne savent pas quoi faire. Et ils ne méritent pas une telle incertitude. »
Le gouvernement estime à 300 000 le nombre de migrants en situation irrégulière au Chili. Ceux entrés illégalement ont un délai de 30 jours pour déclarer leur situation et bénéficier de la régularisation. Les étrangers dont les papiers ne sont plus à jour ont, eux, jusqu'à un mois et demi pour se manifester.
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