Avec notre correspondant aux Etats-Unis, Eric de Salve
A l’origine de cette nouvelle série de commentaires anti-immigration de Donald Trump, qui dure depuis plusieurs jours, les images d’une caravane menée par une ONG ; 1 500 migrants partis d’Amérique centrale en bus et à pied pour dénoncer la fin de la corruption dans leur pays et demander l’asile aux Etats-Unis.
Depuis 2010, l'ONG «pueblo sin fronteras» encadrait ainsi des caravanes de migrants avec un double objectif : leur faciliter la traversée du pays ainsi qu'attirer l'attention sur le phénomène migratoire. Objectif : traverser le Mexique jusqu'aux Etats Unis ; près de 3000 km qui seront parcourus en autocars.
Donald Trump a demandé au Mexique d’arrêter cette caravane, allant jusqu’à menacer de renégocier le traité de libre-échange Alena. Il a répété son souhait d’ériger un mur le long de la frontière, même s'il n'est toujours pas parvenu à convaincre le Congrès de débloquer les 20 milliards de dollars nécessaires à sa construction.
« Jusqu’à ce que nous ayons un mur, nous allons protéger notre frontière avec l’armée, c’est un grand pas », assure Donald Trump. Immédiatement après cette déclaration, l’ambassadeur du Mexique a demandé des explications aux Etats-Unis : « Nous partageons le but d’une frontière sûre, dit-il, mais nous ne sommes pas toujours d’accord sur la façon de l’atteindre. »
Contrairement à ce qu’affirme Donald Trump, des soldats américains le long de la frontière mexicaine ne constituerait pas une première : la garde nationale, corps de réserve de l’armée, est déjà intervenue sur cette frontière sud. En 2010 sous Barack Obama et en 2006 sous George Bush.
En attendant, face à la pression du voisin américain, les autorités mexicaines ont pris en charge le dossier de la caravane. Et après avoir parcouru seulement 400km, celle-ci a été stoppée à Matias Romero, dans le sud du Mexique. Sur les 1500 migrants, 400 sont renvoyés dans leur pays, d'autres reçoivent des visas humanitaires, ou des laissez-passer temporaires.