Colombie: preuve de vie des journalistes équatoriens enlevés à la frontière

Après huit jours de silence, de rumeurs, d'angoisse et de mobilisation, enfin des nouvelles des trois membres de l'équipe du quotidien El Comercio, l'un des plus influents du pays, enlevés près de la frontière colombienne. Le groupe narco-guérillero qui les détient a fait parvenir une preuve de vie qui soulage mais en même temps inquiète les familles.

De notre correspondant à Quito, Eric Samson

La vidéo de pauvre qualité ne dure que 22 secondes. Elle a été diffusée mardi à l'aube par la chaîne privée de télévision colombienne RCN. Elle montre le journaliste de 32 ans Javier Ortega, le photographe de 45 ans Paul Rivas et leur chauffeur de 60 ans Efrain Segarra. Les trois hommes sont enchaînés et s'adressent au président équatorien Lenin Moreno.

« Nos vies sont entre vos mains », indiquent-ils. Ils précisent ensuite que leurs ravisseurs souhaitent les échanger contre trois de leurs camarades récemment capturés en Equateur.  Autre condition, l'annulation d'un accord signé entre l'Equateur et la Colombie pour mettre fin au terrorisme. Selon le commandant en chef de l'armée colombienne, les trois hommes sont retenus par le groupe de l'Equatorien Walter Artízala, alias Guacho, dissident des Farc reconverti dans le trafic de drogue, qui serait à la tête de quelques 500 hommes armés.

En regard de l'heure tardive, aucune réaction officielle n'a encore été enregistrée à Quito et Bogota. Même si les images et surtout les conditions posées laissent présager des négociations difficiles, la mobilisation ne faiblit pas en Equateur. Tous les jours à 19h00, des dizaines, parfois des centaines de journalistes se réunissent devant le Palais présidentiel pour exiger la libération de leurs collègues.

Dans les réseaux sociaux, les hashtags  #Ilnousenmanque3 et #Nouslesvoulonsderetour se sont très vite viralisés, et repris par la société civile et de nombreux média étrangers.

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