Les attentats se multiplient à la frontière équato-colombienne

En Equateur, les attentats se suivent à la frontière nord à un rythme qui inquiète les autorités et la population locales, peu habituées à un scénario qui ressemble de plus en plus à un mauvais film colombien de guerre larvée entre paramilitaires, trafiquants de drogue et autorités. En une semaine, trois attentats ont déjà été enregistrés à Borbon dans les localités de El Pan et Alto Tambo. Le dernier en date a eu lieu mardi dans la zone frontière de Mataje, avec, pour la première fois, des victimes mortelles.

Avec notre correspondant à Quito, Eric Samson

Une bombe a explosé au passage d’une patrouille militaire tout près de la base de la Marine, sur la route qui mène au petit village frontière de Mataje. Trois soldats ont étés tués et onze autres blessés, dont trois grièvement. Mardi soir, visiblement altéré, le président de la République Lenin Moreno est intervenu à la télévision. Pour lui, cet attentat est une représailles des trafiquants de drogue.

« C’est une réaction aux opérations que la police et l’armée mènent dans la région et qui ont abouti à d’importants résultats, a-t-il expliqué. Nous avons infligé aux structures criminelles de la zone des pertes de plus de 600 millions de dollars grâce à la capture de précurseurs chimiques, de drogue, d’armes et d’équipements et surtout après la capture de 14 personnes liées à ces organisations criminelles. Notre action va continuer, nous allons les capturer et ils vont se repentir de leurs actions criminelles. »

Tranquilliser la population

Alors que 12 000 militaires et policiers sont déjà déployés en zone frontière, le président Moreno a indiqué que des fonctionnaires des ministères de l’Intérieur, de la Défense et de l’Inclusion économique seront déplacés dans la région pour essayer de tranquilliser la population.

Les contacts avec les autorités colombiennes seront également amplifiés. Pour l’heure, la route d’accès à la ville frontière de San Lorenzo a été fermée et les contrôles se multiplient dans une zone soumise au couvre-feu pour essayer d’éviter de nouveaux attentats.

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