avec notre correspondant à Quito, Eric Samson
C’est peut-être la fin de dix ans de «Socialisme du 21ème siècle» [concept revendiqué par Hugo Chavez au Venezuela et Rafael Correa en Equateur] qui se joue ce dimanche en Equateur. C’est en tout cas la fin d’une étape, celle de la décennie de Rafael Correa, tout puissant de 2007 à 2017.
Son successeur Lenin Moreno était pourtant supposé être le «gardien du temple» avant le retour planifié de Correa lors du scrutin présidentiel de 2021… Après une victoire étroite contre le banquier conservateur Guillermo Lasso, Lenin Moreno a rapidement pris ses distances avec Correa. Il est vrai que les scandales de corruption se sont multipliés contre de nombreux ex-ministres, hauts fonctionnaires et jusqu’au vice-président de Correa, Jorge Glass, jugé dans le cadre de l'affaire Obebrecht et actuellement emprisonné.
Lenin Moreno a multiplié les gestes de conciliation envers l’opposition et critiqué la situation économique dont il a hérité. Du coup les sondages lui donnent plus de 70% d’opinions favorables alors que Rafael Correa a chuté à 26%. Alors que le mouvement officiel est aujourd’hui divisé entre «corréoistes» et «morenistes», le chef de l’Etat a besoin d’asseoir son autorité. Outre une question visant à interdire la réélection indéfinie et donc le retour de Correa, deux autres visent à priver de leurs droits civiques les politiques condamnés pour corruption et à remplacer les autorités de contrôle beaucoup trop soumises à l’ancien régime.