Etats-Unis: un fils sauvé de la peine de mort par son père qu'il voulait tuer

Aux Etats-Unis, trois exécutions de condamnés à mort étaient programmées jeudi 22 février dans trois Etats différents. Une première depuis plus de huit ans. En Floride, un homme a ainsi été tué par injection létale pour le meurtre d’une étudiante en 1993. En Alabama, malgré une suspension momentanée à cause de son état de santé qui risquait de rendre le moment trop douloureux, un autre a finalement subi le même sort pour le meurtre d’un employé de motel en 1987. Mais au Texas, Bart Whitaker a échappé in extremis à l’exécution, sauvé par les appels répétés de son père, qui aurait pourtant dû être l’une de ses victimes.

Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier

Encore sur son lit d’hôpital, le thorax perforé par une balle de 9 mm, Kent Whitaker s’était immédiatement dit prêt à offrir un « pardon miraculeux » au meurtrier de sa femme et de son second fils, meurtrier qui avait aussi essayé de le tuer. Près de 15 ans plus tard, il se veut toujours miséricordieux.

Surtout, on sait désormais ce qu’il s’est passé ce soir-là, chez lui, quand un intrus a décimé sa famille. C’est son autre fils, Bart, présent sur place, qui avait engagé un tueur à gage. « Trop de haine accumulée » contre les siens, a-t-il justifié plus tard.

Pardon

Au contraire, Kent Whitaker a lui toujours été un fervent chrétien, c’est donc Dieu qui l’aurait aidé à trouvé le chemin du pardon. Il a écrit un livre pour expliquer qu’il s’agissait de la meilleure voie pour faire son deuil et il aurait même retissé un lien affectif avec son fils.

Depuis la condamnation de Bart, qui avait 23 ans à l'époque des faits, en décembre 2003, il se bat pour lui éviter la peine de mort, et ces derniers jours, il remuait donc ciel et terre.

L’exécution était programmée ce jeudi et le gouverneur du Texas n’a finalement accepté de commuer la sanction en prison à perpétuité que 30 minutes avant l’heure prévue pour l’injection létale. En réaction, Bart Whitaker s’est dit reconnaissant, « pas pour [lui], mais pour [son] père ».

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