Avec notre correspondante à New York, Marie Bourreau
« Le terroriste de NYC [New York city, NDLR] était satisfait et a demandé que le drapeau de l'EI soit accroché dans sa chambre d'hôpital. Il a tué huit personnes et en a grièvement blessé douze. IL DEVRAIT ETRE CONDAMNE A MORT ! », a écrit Donald Trump sur Twitter, mercredi 1er novembre.
Le président américain avait déjà évoqué la possibilité d'envoyer celui qu'il qualifie d'« animal », à savoir Sayfullo Saipov, un Ouzbek de 29 ans arrivé aux Etats-Unis en 2010, à Guantanamo, la base américaine située à Cuba, qui sert de centre de détention controversé aux individus accusés d'avoir participé à des entreprises jihadistes.
« New York sera toujours une cible »
Le maire de New York, Bill de Blasio, a qualifié l’attaque d'« acte lâche de terrorisme ». Un peu plus de 24 heures après l'attentat du mardi 31 octobre, à New York, il ne restait plus rien de ces quelques minutes d'enfer, à part des gerbes de fleurs en souvenir des huit victimes (dont cinq Argentins et une Belge). Les rues ont été rouvertes à la circulation.
Chris et Jocelyn, qui habitent à deux pas des lieux du drame, sont venus se recueillir. « C'est arrivé à Nice, à Berlin, maintenant c'est ici. C'est terrible », dit Chris. « New York sera toujours une cible mais, en même temps, j'ai le sentiment que New York est l'une des villes avec le plus haut niveau de sécurité. Ça peut arriver n'importe où maintenant. Regardez à Vegas ! », s’exclame Jocelyn.
Les habitants de New York semblent presque résignés. Après Nice, Londres, Barcelone, Stockholm ou Berlin, New York était une cible évidente. Seize ans après l'attaque du 11-Septembre, la ville et ses habitants montrent encore une fois leur capacité de résilience.
David, qui travaille à quelques blocs, est l'exemple même de la résilience à la new-yorkaise. « J’étais là en 1993, pour le premier attentat sur le World Trade Center, j’étais là en 2001 et, maintenant, pour ça », énumère-t-il. Pourtant, en 2017, il explique que les temps ont changé et cela l’inquiète. « Je suis furieux car nous avons des extrémistes dans notre gouvernement et à travers le monde, et ce moment est très dangereux », juge-t-il.
« Davantage de camions remplis de sable »
Mais New York a l'expérience des tragédies et, dimanche 5 novembre, lors du marathon, véritable fête où 2 millions et demi de personnes acclament les 51 000 coureurs, les New-Yorkais sauront faire comme si de rien n'était.
L’attentat de New York intervient, en effet, alors que la ville se prépare à son traditionnel marathon, qui aura lieu dimanche. Pour le département de la police de New York, c'est un vrai défi. Les mesures de sécurité vont d'ailleurs être sensiblement renforcées, notamment pour empêcher des attaques par véhicules. C'est ce qu'explique Carlos Gomez, le chef de la police new-yorkaise.
« Nous allons positionner davantage de camions remplis de sable, plus que jamais auparavant pour cet évènement. Nous avons aussi doublé nos équipes de surveillance positionnées sur les toits ainsi que nos brigades contre les tireurs embusqués. Nous avons également renforcé les équipes lourdement armées à travers la ville. Celles-ci seront positionnées à des points stratégiques. Mais nous aurons aussi des brigades mobiles, capables d'intervenir n'importe où en cas de besoin », a-t-il déclaré.
« De nombreux agents de police en civil »
« Ces mesures de sécurité s'ajoutent à la large présence policière que vous observez déjà dans les rues. Mais il y aura également de nombreux agents de police en civil que vous n'allez pas remarquer. Ils se mêleront à la foule afin de pouvoir détecter toute activité suspecte. Des hélicoptères survoleront la ville pour surveiller les toits des immeubles, tout comme les rues », détaille le chef de la police new-yorkaise.
« Huit millions et demi de New-Yorkais, et plusieurs millions de touristes : cela fait beaucoup d'yeux et d'oreilles. Si vous voyez quelque chose, manifestez-vous. Adressez-vous à un policier ou appelez le numéro d'alerte terroriste. Nous faisons tout pour que ce dimanche soit un jour sûr et joyeux », assure Carlos Gomez.