Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Ils étaient dix. Dix amis, camarades de promotion d'un institut polytechnique de haut niveau de Rosario. Ils avaient décidé de fêter le trentième anniversaire de la fin de leurs études à New York. Ils ne sont plus que cinq en vie, les cinq autres ont été fauchés et tués par Saypullo Saipov au volant de sa camionnette.
La mort de ces cinq Argentins a immédiatement fait la Une des journaux télévisés.
« Ce qui me fait mal et m'indigne est qu'on assassine des gens, indépendamment de leur nationalité. C'est terrible. Mais peut-être plus encore quand, comme ici, des personnes qui ne sont pas du pays visé, payent de leur vie pour des questions qui ne les concernent pas », dit très ému Edu.
Comme l'explique Pablo, jusqu'ici beaucoup d'Argentins ne se sentaient pas directement concernés par le terrorisme international :
« C’est vraiment très triste, c'est vraiment terrible surtout que l’Argentine n’a pas connu d’attentat terroriste depuis 25 ans. On n’a pas l’habitude que des Argentins soient exposés à ce genre de péril, à ce genre de danger parce que l’Argentine n’est pas présente dans les principaux foyers de terrorisme. Du coup cela provoque aussi une sorte d’incompréhension. »
L'émotion est particulièrement forte à Rosario, où l'école dont étaient issues les victimes de l'attentat est en deuil.