Le président péruvien Pedro Pablo Kuczynski affronte ce jeudi le Parlement contrôlé par l’opposition. Il doit répondre des accusations de corruption dans le cadre d’un scandale qui éclabousse toute la région, et risque fort d’être destitué dans la foulée par un vote.
« PPK », comme on le surnomme, deviendrait alors le premier président débarqué pour ses liens avec le géant du BTP brésilien Odebrecht, qui a reconnu avoir payé près de cinq millions de dollars à des entreprises de conseil directement liées au chef de l’État, alors ministre entre 2004 et 2013. Le président clame son innocence et a déposé mercredi un recours de dernière minute devant la justice tout en qualifiant la procédure engagée contre lui de « coup d’État ».
Le quotidien Peru 21 est aujourd’hui très remonté contre le chef de l’État : « Soit ce monsieur s’estime sincèrement innocent parce qu’il a perdu tout contact avec la réalité, soit il nous prend tous pour des imbéciles », s’exclame l’éditorialiste. « Pedro Pablo Kuczynski devrait enfin penser à son pays et renoncer à son poste afin d’éviter au Pérou le gout amer d’une destitution et de la présidence à l’agonie qui s’ensuivrait. »
« Les accusations qui pèsent contre le président de la République sont sérieuses et touchent le cœur de l’éthique et de la transparence de l’État », écrit de son côté La Republica. Le quotidien estime qu’il est d’autant plus important que les personnes en charge de juger de son avenir soient crédibles. Or, souligne l’éditorialiste, « ce sont les fujimoristes qui sont majoritaires au Parlement. Un groupe qui manque d’autorité morale pour juger le président. Ce parti prend ses racines dans l’ancien régime dictatorial et corrompu d’Alberto Fujimori, un passé que cette formation politique n’a jamais remis en question. La position moralisatrice, que les élus fujimoristes tentent d’occuper, est plus que discutable. »
« Dans des moments de crise, on attend de nos élus qu’ils fassent preuve de maturité. Malheureusement c’est l’inverse qui se passe », constate aussi El Commercio qui voit dans « l’attitude de certains de nos représentants un potpourri d’opportunisme et d’imprudence » qui risque « de coûter très cher à notre nation ».
Face aux tensions qui montent dans le pays, l’éditorialiste d’El Correo met ses lecteurs en garde : « Quoi qu’il advienne, la décision que prendra le Parlement devra être respectée ».
États-Unis : Donald Trump fête l’adoption de sa réforme fiscale
Aux États-Unis, c’était le grand jour hier pour Donald Trump. Sa réforme fiscale a été adoptée par le Congrès. Le Miami Herald parle d’une réforme « qui récompense une infime minorité aux dépens de la grande majorité ». C’est la raison pour laquelle le Boston Globe dénonce « une baisse d’impôt profondément corrompue qui profitera de manière disproportionnée aux citoyens les plus riches et pillera les caisses de la nation ». Tandis que le Chicago Tribune fustige « une réforme minable construite sur des promesses non tenues. »
Pour l’éditorialiste du Detroit News, les commentaires acerbes de la presse ne font que refléter la campagne de dénigrement entreprise par le camp démocrate pour des raisons éminemment politiques, mais ne reflètent en rien la réalité. Ce journal du Michigan prend pour preuve la dernière évaluation du Comité sur la taxation du Congrès américain.
Ce comité, dans lequel siègent aussi bien les républicains que les démocrates, estime que « les salaires les plus bas, en dessous de 40 000 dollars par an, ne seront pas affectés par la réforme, car il ne payent pas l’impôt fédéral sur les revenus. Ceux qui gagnent entre 40 et 50 000 dollars par an, profiteront d’une baisse d’impôt de 56 %. Les salariés gagnant entre 50 et 75 000 dollars, pourront garder 25 % de leur paye en plus, ceux qui gagnent entre 75 et 100 000 vont économiser 18 % alors que les salariés avec plus de 500 000 dollars par an profiteront d’une baisse d’impôt de 14 %. Contrairement à ce qu’affirment les démocrates, cela ressemble tout de même à une juste distribution des bénéfices de la réforme fiscale », estime le Detroit News avant de conclure : « Attendez le mois de février, regardez votre fiche de paye et jugez par vous-même si vous faites partie des gagnants de cette réforme historique. »
Le Washington Times est également convaincu des effets bénéfiques sur l’économie américaine et sur l’ensemble des citoyens. Et le tabloïd se frotte déjà les mains : « ces effets se feront ressentir pile au bon moment pour aider les Américains à faire leur choix lors des élections de mi-mandat l’an prochain. »