Etats-Unis: les représentants amenés à un nouveau vote sur la réforme fiscale

Aux Etats-Unis, les républicains devront patienter au moins un jour de plus pour célébrer l'adoption de la réforme fiscale. Le texte adopté par la Chambre des représentants mardi 19 décembre contient en effet des éléments contraires aux règles du Sénat. Du fait de cette erreur, les représentants vont devoir voter une nouvelle fois ce mercredi.

Les députés américains ont été prévenus qu'ils devaient être prêts à voter ce mercredi 20 décembre dès dix heures du matin. Ils croyaient pourtant en avoir fini avec cette réforme fiscale, un pavé de 1097 pages qu'ils ont adopté hier avec 227 votes pour et 203 contre.

« Dans leur course folle pour accorder des allégements fiscaux à des milliardaires, nos collègues républicains ont oublié de se conformer aux règles du Sénat », a lancé Bernie Sanders, l'un des deux sénateurs qui a révélé la faute de procédure.

C'est un raté des républicains à un pas de la ligne d'arrivée. Car tout était prêt pour fêter ce mercredi matin l'adoption de la première loi d'envergure de l'administration Trump. Les applaudissements avaient retenti à la Chambre des représentants où le président de l'assemblée avait évoqué une journée historique, le président américain avait twitté pour féliciter les élus, le  le texte était arrivé devant le Sénat pour son adoption définitive.

Mais trois éléments du texte adoptés par la Chambre se sont révélés non conformes aux règles du Sénat, qui les a donc retirés avant de procéder au vote. Comme les deux Chambres doivent se prononcer sur un texte rigoureusement identique, les représentants sont contraints de revoter la réforme, expurgée de ces trois éléments.

Ce n'est qu'un report de 24 heures, précise notre correspondante à Washington, Anne Corpet. Sauf nouveau rebondissement, Donald Trump devrait pouvoir signer la loi avant Noël, comme il l'a promis, et offrir aux Américains de conséquentes baisses d'impôt. Mais surtout aux plus riches d'entre eux et au prix d'un important déficit budgétaire.

Pourtant, ce « cadeau de Noël », n'est pas si parfait. Selon un sondage Reuters-Ipsos, 53 % des Américains sont contre cette réforme qu'ils jugent plus profitable aux riches qu'à la classe moyenne. Le texte voté est par ailleurs moins ambitieux qu'annoncé initiallement. Donald Trump s'était donné l'objectif de baisser le taux d'imposition des sociétés à 15 %, contre le 21% finalement retenu.

De plus, la baisse d'impôt de 150 milliards de dollars ne sera pas « la plus grande de l'histoire » comme l'a déclaré le président américain. Selon un classement réalisé par le département du Trésor, elle est bien loin des 320 milliards de dollars réalisés par George Bush en 2001 et des 208 milliards de dollars Ronald Reagan en 1981.  

Enfin, les économistes restent sceptiques quant à l'efficacité de cette réforme. Elle ne devrait finalement augmenter le PIB que de 0.3 ou 0.4 %.

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