Aux Etats-Unis, Robert Mueller, le procureur spécial en charge de l'enquête sur d'éventuelles ingérences russes dans la dernière présidentielle américaine, a mis aujourd'hui en accusation trois membres de l'équipe de campagne de Donald Trump. Il s'agit de Paul Manafort, l'ex-directeur de la campagne Trump, et de son associé Richard Gates. Les deux font l'objet de 12 chefs d'inculpation, parmi lesquels : complot contre les Etats-Unis, blanchiment et non-déclaration de comptes détenus à l'étranger. Manafort et Gates avaient mené des activités non déclarées de lobbyistes en faveur de l'ancien président ukrainien pro-russe, Viktor Ianoukovitch. Le troisième homme inculpé aujourd'hui est George Papadopoulos. Au sein de l'équipe de la campagne Trump, il avait été en charge des questions de politique étrangère. Et contrairement aux deux autres, il est passé aux aveux.
Le New York Times fait remarquer que les trois hommes ne sont que les premiers inculpés dans cette enquête du procureur spécial Robert Mueller, enquête qui a entaché la première année de Donald Trump à la Maison Blanche.
« Ce lundi pourrait bien se transformer en un jour aux conséquences politiques incalculables pour le président Trump », prédit Politico.
Malgré cette épée de Damoclès, la Maison Blanche a annoncé pas plus tard qu'hier vouloir garder le cap dans cette semaine cruciale pour Donald Trump et le camp républicain.
« Les Républicains de la Chambre des représentants prévoient toujours de publier le projet de leur réforme fiscale cette semaine, sans laquelle ils risquent d'essuyer des pertes durant les élections de mi-mandat de 2018 », rapporte encore Politico qui poursuit : « Puis Donald Trump a promis qu'il révélera le nom du prochain président de la Réserve fédérale américaine avant de partir ce vendredi pour un voyage de 12 jours en Asie. Seulement voilà : des inculpations dans l'affaire russe risquent de gâcher ce qui pourrait être un nouvel élan pour le président ».
Du coup, plusieurs élus républicains se sont employés ce week-end à faire bloc autour de Donald Trump.
Une attitude d’ailleurs exigée par le président lui-même qui « a mis la pression sur la majorité républicaine au Congrès pour qu'elle fasse diversion », croit savoir le New York Times. Et c'est ainsi que le gouverneur républicain du New Jersey, Chris Christie, a dénoncé les fuites au sein de l'équipe du procureur spécial Robert Mueller, constate le Washington Post. Fuites qui ont rendu possibles les annonces dans la presse ce week-end mais qui, selon Chris Christie, constituent « une infraction criminelle ». Le dirigeant de la majorité républicaine à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy a quant à lui « mis en doute l'impartialité de l'équipe du procureur spécial qui, selon lui, compte en son sein beaucoup d'individus proches du camp démocrate ». Ce qui mène l'éditorialiste du tabloïd New York Post à exiger de but en blanc la démission de Robert Mueller.
Mais tous les Républicains ne sont pas de cet avis. Le sénateur Rob Portman estime que sa famille politique est « trop sur la défensive », rapporte USA Today. « Nous devrons nous concentrer sur le scandale que constitue l'immiscion de la Russie dans notre élection. Nous avons besoin de connaitre la vérité. Et ce sont les faits qui vont nous y conduire ».
Colombie : sérieux revers pour les efforts de paix entre le gouvernement et la guérilla ELN.
« Dans un communiqué publié sur internet, l'ELN a reconnu avoir tué Aulio Isarama Forastero, le gouverneur indigène dans le département du Choco », annonce El Tiempo. Le quotidien rappelle qu’Aulio Forastero a été forcé mardi dernier de suivre cinq hommes armés et vêtus de l'uniforme de l'ELN sous prétexte de parler avec leur chef. Deux heures plus tard, des coups de feu ont été entendus et l'ELN a averti la communauté indigène qu'elle pouvait aller récupérer le corps.
Dans son communiqué, la guérilla livre maintenant sa version des faits : « Selon l'ELN, Aulio Forastero a refusé de marcher et s'est jeté sur l'un de nos guérilléros », rapporte encore El Tiempo. La guérilla dit sa « douleur » face à cette issue tragique et explique vouloir « lancer des réflexions à tous les niveaux de sa hiérarchie pour que de tels faits ne puissent pas se reproduire ».
La mort d'Aulio Forastero constitue la première violation du cessez-le-feu bilatéral entre l'ELN et le gouvernement colombien. Le chef de la délégation gouvernementale aux négociations de paix a dénoncé la mort du gouverneur indigène, un fait, selon lui « déplorable à tout point de vue et décevant ». D'après les informations du journal El Espectador, « le gouvernement colombien a demandé à l'ONU l'envoi d'enquêteurs indépendants pour vérifier les faits ».