Washington fait preuve d'exigence. Actuellement, pour qu'un véhicule bénéficie de tarifs douaniers préférentiels, au moins 62,5% de ses composants doivent être d'origine nord-américaine. Selon des sources proches des négociations, l'administration Trump propose de porter ce seuil à 85% pour les camions, les automobiles et les moteurs les plus puissants. Et cela ne s'arrête pas là, Washington réclame également une clause secondaire stipulant que 50% des composants doivent provenir des Etats-Unis. Un projet auquel le Mexique et le Canada s'opposent.
A la quantité Washington ajoute aussi la qualité. Les Etats-Unis veulent imposer l'utilisation d'acier, d'aluminium ou encore de cuivre nord-américains. Par ailleurs, Mexico et Ottawa refusent aussi l'introduction d'une « sunset clause », cette clause de résiliation contraindrait à une renégociation de l'Alena tous les 5 ans, or, le ministre canadien du Commerce international exige une vision à long terme.
En visite au Mexique, le chef du gouvernement canadien, Justin Trudeau a dit vouloir trouver une solution « win, win, win », et cela doit passer, à ses yeux, par une meilleure protection des travailleurs.
L'exécutif mexicain, lui, n'a pas l'air de croire complètement à une issue gagnante-gagnante-gagnante et prépare déjà un plan B avec l'élaboration de nouvelles barrières douanières. Mais Mexico l'assure, l'Alena survivra avec ou sans les Etats-Unis mais cela deviendrait ni plus ni moins qu'un traité bilatéral.