Avec notre envoyée spéciale à Houston, Anne Corpet
Dans ce quartier de Houston, la visite du chef de l’Etat n'est pas une priorité. Ket Buttler est en train de mettre son bateau à l'eau. Sa maison est plus loin sous les flots. Il embarque de grandes caisses étanches pour aller chercher des affaires. Et quand on lui parle de la visite de Donald Trump, Ket répond, cinglant : « Je ne fais pas attention à lui. Il ne compte pas. »
« J'espère qu'il tiendra ses promesses »
Mais son voisin Karl Webb n'est pas d'accord. « Je pense que c'est une bonne chose dans le sens où il n'y a rien de mieux que de voir la situation vraiment en face, explique-t-il. J'espère qu'il aura l'occasion de visiter des endroits comme celui-ci et les parties pauvres de la ville qui ont été dévastés, et où les gens n'ont pas la possibilité financière de se sortir seuls de ce désastre. Et j'espère qu'il tiendra ses promesses et qu'il les aidera. Ce que j'applaudis chez Donald Trump, c'est qu'il veut que les gens reçoivent l'aide dont ils ont besoin. Malgré toute sa folie et son piètre sens de la diplomatie, je pense qu'il se soucie des autres et qu'il essayera de faire quelque chose. Donc oui je suis content qu'il vienne. Je sais que c'est en partie une opération de communication, mais je pense que sa venue ici aura un impact sur lui. »
Cynthia Neely a chaussé ses bottes. Elle est membre de l'association Riverains contre les inondations. « Je m'en fous qu'il vienne ou pas. A quoi ça sert ? Il sait ce qui se passe ici. C'est bien si ça réconforte les gens, mais ce que je veux, c'est voir les autorités locales agir ! Je veux qu'elles fassent quelque chose au lieu de nous dire : "C'est la faute de Mère Nature, la plus grosse tempête du siècle, on ne peut rien faire." Ça, ce sont des conneries ! » s’énerve-t-elle.
Pas un sou pour le drainage
Et Cynthia précise : cette année, la ville a investi massivement dans la rénovation des feux rouges et l'achat de voitures de police. Pas un sou n'a été dépensé pour le drainage ou les canalisations. Et elle repart à grandes enjambées dans l'eau.
Vendredi, Donald Trump a demandé au Congrès de débloquer une première aide pour financer la reconstruction des zones sinistrées par le passage de la tempête Harvey.