Avec notre envoyée spéciale à Dallas, Anne Corpet
Alors que Harvey débarque en Louisiane, au Texas, les secours continuent d’extraire des habitants de leurs maisons inondées par les flots. Les centres d’accueil de la ville de Houston arrivent à saturation, et dans le reste de l’Etat, on se prépare à recevoir de nombreux rescapés.
Pour le moment, seules quelques centaines d'entre eux sont accueillis. Mais les autorités se préparent à un afflux massif de personnes. Il faut dire que Dallas, comme toute la région, a tiré les leçons de l’ouragan Katrina qui avait ravagé la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, il y a douze ans.
A l’époque, des dizaines de milliers de personnes étaient arrivées à Dallas, quelque temps après le passage de l’ouragan, et rien ici n’était prêt pour les accueillir. Les responsables de la ville s’étaient même plaints sur les plateaux de télévision que l’on demandait trop à Dallas.
« Je crois que cette peur a disparu »
« Nous n’étions pas accueillants, je crois que nous avions peur que notre ville soit transformée par cet afflux d’étrangers », se rappelle l’éditorialiste du Dallas Morning News, avant d’écrire : « Je crois que cette peur a disparu. »
Le maire de Dallas a lui aussi évoqué le souvenir de Katrina : « Un évènement semblable se produit aujourd’hui. Et cette fois, nous ne voulons pas rater l’occasion d’être utiles », a déclaré Mike Rawlings, qui a inauguré ce mardi un centre d’accueil d’une capacité de 5 000 personnes.
L'élu continue par ailleurs de solliciter les entreprises et les villes voisines pour qu’elles mettent d’autres espaces à disposition. Selon le maire de Dallas, près de 20 000 personnes pourraient arriver dès que les avions pourront décoller de Houston.
« Cette mobilisation fait plaisir à voir »
La population se mobilise aussi. Mardi matin par exemple, le centre d’accueil du nord de la ville ne savait plus où stocker les vêtements, les couches, les couvertures et les jouets apportés par le voisinage. A l’ouverture du centre du palais des congrès, plus tard dans la journée, les volontaires faisaient la queue pour proposer leur candidature.
Des avocats se mobilisent pour aider les rescapés à remplir leur déclaration de sinistre. Même l’entreprise Walmart, pourtant peu connue pour son penchant social, a décidé d’offrir gratuitement des médicaments aux rescapés.
« Cette mobilisation fait plaisir à voir », commentait dans mardi dans l’après-midi Maeeve Sheehan, médecin volontaire au palais des congrès. Mais elle ajoutait : « Attention, notre effort devra porter sur la durée. »