A la Une de la presse des Amériques, l’ouragan Harvey a provoqué des inondations sans précédent au Texas, la ville de Houston est totalement submergée
Des autoroutes sous l’eau, les aéroports fermés, des routes effondrées, les feux de circulation dépassant de quelques centimètres, les avenues transformées en lac sur lesquels des bateaux de sauvetage vont et viennent, des habitants réfugiés sur les toits de leurs maisons qui sont hélitreuillés… Le Dallas Morning News fait partager les reportages de ses envoyés spéciaux. « La montée des eaux plonge Houston dans le chaos » titre pour sa part le New York Times.
A Corpus Christi, une ville de 300 000 habitants sur la côte durement frappée par l’ouragan Harvey dès vendredi soir, le directeur des opérations de sauvetage Billy Terry a lancé un message aux habitants partis se réfugier à l’intérieur des terres pour qu’ils ne reviennent pas tout de suite… « Beaucoup veulent proposer leur aide mais nous leur disons que pour l’instant, comme il n’y a ni eau ni électricité, s’ils reviennent, il faudra les aider eux aussi et ils feront partie du problème », a déclaré Billy Terry au Corpus Christi Caller Times.
Et déjà la question des réparations se pose, avec des pertes qui se chiffreront en millions de dollars, pour les personnes assurées et celles qui n’ont pas d’assurance, prévient le Houston Chronicle qui s’inquiète aussi de l’état des raffineries à l’arrêt, soit 12% de la capacité des Etats-Unis. Cela pourrait occasionner des pénuries d’essence et paralyser l’économie de Houston pendant au moins une semaine, prévient le journal.
Harvey est pour Donald Trump la première crise majeure qu’il doit gérer depuis son arrivée à la Maison Blanche
Donald Trump a rapidement annoncé qu’il se rendrait dans les zones sinistrées ce mardi, dans une volonté de ne pas répéter les mêmes erreurs que Georges W.Bush en 2005 qui avait tardé à se rendre en Louisiane après l’ouragan Katrina, rappelle Politico. Trump est scruté à la loupe sur sa réponse à cette catastrophe naturelle, « alors que son programme législatif piétine, les enquêtes sur ses liens avec la Russie s’accélèrent et que de plus en plus de Républicains prennent leurs distances avec lui », analyse le site américain.
« Harvey teste le président Trump »
L’ancien directeur de la FEMA, l’agence fédérale des situations d’urgence, signe une tribune dans USA Today. « Trump doit être la voix calme dans les efforts pour se relever après cet ouragan », insiste-t-il. Mais il doit aussi « nous guider dans la préparation des nouveaux défis des changements climatiques » prévient-il, « car on aura de plus en plus d’épisodes de ce genre, qui s’inscriront dans la normalité ».
« Attention », poursuit-il, « ce sera un long processus, aujourd’hui encore nous sommes en train de nous remettre de l’ouragan Katrina d’il y a douze ans… Le président doit s’attaquer à la transformation des infrastructures dans les zones vulnérables afin qu’elles résistent aux prochains ouragans, et pas qu’elles ne fassent que les encaisser ». Pourtant le climato sceptique Donald Trump « s’est débarrassé il y a quelques semaines d’une directive d’Obama qui devait bientôt entrer en vigueur », rappelle Newsweek. Il s’agissait de nouvelles régulations qui relevaient les normes de construction pour les infrastructures en cas d’inondation, justement en prévision des changements climatiques…
Nouvelle passe d’armes entre les Etats-Unis et le Mexique : Donald Trump a réitéré via twitter qu’il ferait payer au Mexique le mur à la frontière
« Alors que Houston se noie, Trump exige son mur » s’indigne La Razón. Donald Trump a écrit dimanche sur twitter : « le Mexique étant un des pays au monde où la criminalité est la plus forte, nous devons avoir LE MUR ».
La réponse du Mexique a été rapide, rapporte Milenio. Le ministère des affaires étrangères a répondu dans un communiqué que « la violence générée par le trafic de drogue, d’armes et d’argent entre les deux pays était un problème partagé entre le Mexique et les Etats-Unis, qui ne sera réglé que s’il est traité à sa racine », en poursuivant le « travail d’équipe et de respect mutuel », pour s’attaquer de front « à la forte demande de drogue aux Etats-Unis et à l’offre disponible au Mexique et dans d’autres pays ». Il a aussi fustigé les tweets du président américain ces derniers jours sur l’ALENA : « la renégociation du traité de libre-échange ne se fera pas via les réseaux sociaux », martèle le communiqué.
En Colombie, la guérilla des FARC réunie en Congrès depuis dimanche se lance dans la politique
L’ex-guérilla qui a terminé son désarmement est réunie en congrès jusqu’à vendredi à Bogota pour décider de son avenir en politique. Les quelque 1 200 participants « sont arrivés désarmés, en bus, escortés par la police… ils sont hébergés dans une douzaine d’hôtels de la capitale », écrit le site La Silla Vacía qui suit de près le processus. D’ici vendredi, ils vont définir le nom de leur futur parti, établir leurs listes pour le Congrès et leur nouvelle direction, sans doute avec Timochenko à sa tête, indique La Silla Vacía. « Pour la première fois, une réunion de cette importance n’était pas présidée par les sept membres du secrétariat des Farc », fait remarquer El Tiempo. Le chef des Farc Rodrigo Londoño, alias Timochenko, s’est adressé au pays dans un discours très pragmatique : « il semble se rendre compte que l’ex-guérilla doit se faire une place dans l’électorat », poursuit El Tiempo. L’ancien négociateur des Farc aux pourparlers de paix à La Havane, Ivan Marquez, lui, s’est dirigé aux ex-guérilléros. Car les 1 200 membres présents au congrès de Bogota devront trancher sur le nom et le contenu du futur parti politique. Ivan Marquez a insisté pour que ce soit un « parti révolutionnaire ».
Au Guatemala, une crise majeure secoue la présidence de Jimmy Morales
Ivan Velazquez le chef de la CICIG (la Commission Internationale contre l’impunité au Guatemala, une instance mise en place en 2006 par les Nations Unies et le Guatemala pour lutter contre le crime organisé et la corruption au sein de l’Etat) et la procureure générale du Guatemala avaient entamé des démarches pour lever l’immunité du président qu’ils soupçonnent de financement illégal de sa campagne de 2015, rappelle La Hora. Or, le président Jimmy Morales a ordonné l’expulsion du chef de la CICIG.
Dimanche, la Cour Constitutionnelle a suspendu l’ordre d’expulsion lancé par le président Jimmy Morales. Celui-ci a décidé de ne pas en tenir compte et a réitéré l’ordre d’expulser Ivan Velasquez. L’attitude du président Morales « pourrait isoler le Guatemala », si des pays dont les Etats-Unis « décident de sanctions financières », font remarquer des experts dans La Prensa.