C’est une tribune qui lui a été offerte et Luisa Ortega s’en est saisi. Hier, lors de la réunion des procureurs du Mercosur, l’ancienne procureure générale du Venezuela, destituée par le pouvoir, a mené une charge violente contre le gouvernement Maduro. Elle a ainsi affirmé qu’elle détenait beaucoup de preuves de la corruption du chef de l’Etat, mais aussi d’autres hauts responsables du Venezuela, comme Diosdado Cabello.
Le numéro 2 du Parti socialiste vénézuélien a réagi et le quotidien El Commercio s’en fait écho : non seulement, Diosdado Cabello nie en bloc tout ce que lui reproche Luisa Ortega, mais il pose aussi la question suivante : « Si elle dispose de preuves, comme elle le prétend, pourquoi n'a-t-elle pas ouvert des enquêtes quand elle était encore en poste ? Maintenant, elle ne peut plus enquêter, ni poursuivre qui que ce soit, puisqu'elle n'est plus procureure générale », a déclaré le bras droit du président vénézuélien.
Si le quotidien colombien El Tiempo estime tout de même que les déclarations de Luisa Ortega sont « un coup dur pour le tandem Maduro-Cabello », El Commercio se montre plus dubitatif : « L'ex-procureure vénézuélienne a promis de partager les preuves dont elle dispose avec d'autres Etats afin qu'ils poursuivent les personnes concernées. On verra si l'action de Luisa Ortega portera ses fruits ou si elle restera juste une voix de plus dans le concert de dénonciations à l’encontre du gouvernement vénézuélien ».
Après son passage au Brésil, l'ex-fonctionnaire chaviste est de retour en Colombie où elle décidera d'ici la fin de la semaine à quel pays elle demandera finalement l'asile. Entre-temps, rien ne va plus entre la Colombie, qui a proposé sa protection à Luisa Ortega, et le Venezuela.
Deux chaînes de télévision colombiennes chassées des ondes au Venezuela
« Sur ordre de Nicolas Maduro, les signaux de deux chaînes de télévision colombiennes, Caracol et RCN, ont été coupés », rapporte El Tiempo. Ce n'est pas la première fois que le gouvernement vénézuélien prend ce genre de sanction. « En 2014, le signal de NTN24 avait été coupé, rappelle El Nacional. La chaîne colombienne avait retransmis les marches contre le gouvernement Maduro qui avaient fait 43 morts au printemps de cette même année. Puis en février 2017, CNN en espagnol avait été chassé du réseau vénézuélien pour avoir diffusé une enquête : selon les révélations de la chaîne, le gouvernement vénézuélien vendrait des faux passeports aux ressortissants du Proche-Orient pour un montant de plusieurs milliers de dollars la pièce ».
Les pays américains en quête d’une réponse à la crise vénézuélienne
Après les propos très controversés de Donald Trump qui avait évoqué une option militaire au Venezuela, son vice-président Mike Pence a, lui, évoqué hier une autre démarche. Devant des Vénézuéliens installés à Miami en Floride, Mike Pence a laissé entendre la possibilité de sanctions économiques. « Sous le leadership de Donald Trump, les Etats-Unis d'Amérique vont peser de tout leur poids économique et diplomatique jusqu'à ce que la démocratie soit restaurée au Venezuela. »
Le vice-président américain en est resté là. Mais selon les informations du Miami Herald, l'administration Trump pourrait imposer cette semaine « une restriction sur les échanges internationaux des bons du Trésor libellés en dollars américains et émis par l'Etat vénézuélien. Cette sanction financière a été proposée par le sénateur Marco Rubio et par d'autres élus de Floride afin de priver Nicolas Maduro d'argent liquide ».
Le mur à la frontière mexicaine, pomme de discorde entre Trump et élus républicains
A quelques jours de la rentrée parlementaire, la relation entre Donald Trump et les élus républicains au Congrès n'est pas au beau fixe. Car une nouvelle pomme de discorde apparaît : le fameux mur entre les Etats-Unis et le Mexique. Mardi, le président avait annoncé qu'il allait construire ce mur, même au risque d'une fermeture du gouvernement.
« Mais ces remarques ont été très mal prises par certains élus républicains, qui ont déclaré qu'ils allaient voter pour la construction du mur uniquement si le Mexique mettait la main à la poche, comme l'avait promis le président durant sa campagne », constate le New York Times, qui conclut : « Donald Trump a le don de se mettre des élus de sa propre majorité à dos, alors qu'il a grand besoin de leurs voix durant la prochaine période législative qui s'annonce cruciale pour la suite de son mandat ».
Migrants : « le Canada est un pays de lois » dit Justin Trudeau
Face à l'afflux massif de migrants, en majorité des Haïtiens, au Canada, le Premier ministre Justin Trudeau a exhorté hier les demandeurs d'asile à respecter le processus habituel. « Justin Trudeau a voulu démontrer que le dossier des demandeurs d’asile était maîtrisé » après une réunion des ministres provinciaux et fédéraux qui s'est tenue ce mercredi à Montréal, écrit le journal Le Devoir.
« Nous accueillons et nous encourageons les nouveaux arrivants », a déclaré Justin Trudeau. « Mais nous sommes aussi un pays de lois. Vous ne serez pas avantagés si vous choisissez de rentrer au Canada de façon irrégulière. Vous devez suivre les règles et il y en a beaucoup. »