« Une décision fondée sur la morale, pas sur le droit ou la justice » : c’est en ces termes que l’avocat de la jeune femme a annoncé qu’il allait faire appel du verdict. En attendant, Evelyn Hernandez Cruz a été envoyée en prison pour avoir fait une fausse couche. Elle était tombée en enceinte après avoir été violée, mais n’avait pas dénoncé cet acte à la police par peur de représailles envers sa famille.
A 32 semaines de grossesse, prise de fortes douleurs, elle accouche chez elle d’un enfant mort-né. Emmenée à l’hôpital pour y être soignée, elle s’y retrouve menottée pendant une semaine, accusée, un premier temps d’avoir provoqué un avortement, puis un homicide.
Longues peines de prison pour 17 femmes
Le Salvador a une loi anti-avortement extrêmement répressive, soutenue par la puissante Eglise catholique. En 2013, une jeune femme atteinte de lupus n'avait pas été autorisée à avorter d'un fœtus pourtant dépourvu de cerveau. Il avait fallu l’intervention de la Cour interaméricaine des droits de l'homme, pour qu'on lui pratique une césarienne.
A l’automne dernier, un amendement a été déposé au parlement pour autoriser les avortements en cas de viol, de danger pour la vie de la mère ou de non viabilité du fœtus : mais les partis de droite s'y opposent. A ce jour, au Salvador, 17 femmes purgent une longue peine de prison pour avortement.