En 2011, Maria Teresa Rivera est retrouvée dans sa salle de bain, inconsciente et saignant abondamment. La jeune femme est victime d'une fausse-couche, alors qu'elle ignore sa grossesse. Transportée d'urgence à l'hôpital, elle est dénoncée par les médecins qui l'accusent d'avoir avorté clandestinement. Un an plus tard, un tribunal la condamne à 40 ans de prison pour homicide aggravé.
Au Salvador, l'avortement est un crime. Même en cas de viol, d'inceste ou de risque pour la vie de la mère, une grossesse ne peut être interrompue. Ce week-end, un juge de San Salvador a annulé la condamnation contre Maria Teresa Rivera faute de preuves.
« C'est une décision importante, car elle concerne l'une des peines les plus lourdes jamais prononcées dans ce genre de dossier: 40 ans de prison! C’est important pour Maria Teresa, mais aussi pour d'autres femmes qui se voient elles aussi criminalisées pour avoir avorté, explique Morena Herrera de l'organisation citoyenne pour la dépénalisation de l'avortement. C’est important pour la justice de notre pays où 25 femmes sont emprisonnées pour des faits similaires, dont une pour 13 ans ».
Après quatre années derrière les barreaux, Maria Teresa Rivera a enfin retrouvé son fils, âgé de 11 ans.