Etats-Unis: l’expulsion de centaines d’Irakiens ajournée

Aux Etats-Unis, plus de 1400 ressortissants irakiens qui devaient être expulsés à partir de lundi prochain ont obtenu un nouveau répit. Comme fin juin, un juge fédéral a décidé de reporter leur expulsion, estimant qu'ils risquaient d'être tués ou torturés s'ils retournaient dans leur pays d'origine. Car si l'Irak a été retiré de la liste des pays visés par le décret anti-immigration voulu par Donald Trump, l'administration américaine espère à l'inverse se débarrasser des Irakiens qui ont un jour pu être condamnés par la justice américaine.

Avec notre correspondant à New YorkGrégoire Pourtier

Les peines pénales de ces Irakiens ont souvent été prononcées depuis plusieurs années, ils avaient déjà reçu des avis d'expulsion, mais ces Irakiens parfois installés de longue date dans tous les Etats-Unis avaient jusqu'à présent évité l'expulsion car leur pays refusait de les recevoir.

Cependant, dans le cadre du décret anti-immigration de Donald Trump, un accord a été passé en mars entre Washington et Bagdad pour que ces ressortissants soient finalement expulsés - et le processus a effectivement démarré dans l'anonymat.

Mais mi-juin, un coup de filet dans la communauté chaldéenne a provoqué l'émoi, et une certaine médiatisation. Car les Chaldéens sont des chrétiens, et les renvoyer en Irak les expose très certainement aux plus grands dangers.

L'expulsion d'une centaine de personnes a donc été ajournée, et finalement, un juge fédéral a étendu la décision à tous les Irakiens concernés, estimant qu'ils pouvaient être menacés, quelle que soit leur religion.

Reste que la situation est loin d'être tranchée : le nouveau répit accordé cette semaine n'est que de 14 jours supplémentaires, et le magistrat ne sait même pas encore s'il est habilité à juger sur le fond, et donc de manière définitive.

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