Avec notre correspondant à New York, Grégoire Pourtier
Près de six mois après son entrée à la Maison Blanche grâce au système des grands électeurs, Donald Trump est toujours obsédé par le fait qu’il a perdu le vote populaire - c’est-à-dire qu’il a obtenu moins de voix que sa rivale Hillary Clinton. Selon lui, 3 à 5 millions de personnes n’auraient pas dû être autorisées à voter. Ainsi, sa Commission sur le processus électoral n’est bien qu’un prétexte pour enquêter sur la fraude.
Le problème est qu’il a mis à sa tête des gens qui ne cachent pas que leur objectif est de compliquer l’accès aux urnes, notamment aux minorités, sous des prétextes fallacieux.
Quant à leurs méthodes, c’est du fichage en règle : cette semaine, un courrier a été envoyé dans les 50 Etats fédérés pour leur demander de fournir leur liste électorale, mais aussi les casiers judiciaires, les affiliations politiques ou les numéros de sécurité sociale.
Plus de 20 Etats, parfois même dirigés par des Républicains, se sont braqués, refusant de se soumettre, et Trump a ainsi sous-entendu qu’ils avaient donc des choses à cacher. Le président est en fait déjà en campagne pour 2020 – il vient de participer à un dîner de levée de fonds dans cette perspective. Ainsi, l’étude sur la fraude potentielle de 2016 semble surtout destinée à réviser les listes électorales à son profit.