Attaque sur le Tribunal de Justice: un cran de plus dans la crise au Venezuela

Au Venezuela, la crise politique se poursuit depuis début avril avec des manifestations quotidiennes de l’opposition et d’organisations civiles durement réprimées par les autorités. Et hier mardi 27 juin, la tension est montée encore d’un cran lorsqu’un hélicoptère de la police scientifique a survolé Caracas, la capitale. Les passagers de l’appareil ont lancé deux grenades sur le siège du Tribunal Suprême de justice et ont ensuite tiré avec des armes à feu. Aucun blessé n’est à déplorer, mais cet acte, même s’il est isolé, prouve que de plus en plus de militaires et de membres des forces de l’ordre font défection et se rangent du côté des opposants.

C’est un fait : de plus en plus de militaires et de policiers vénézuéliens dénoncent la répression contre des manifestations qu’ils jugent légitimes. Certains font même défection et tentent de rejoindre la Colombie.

Mardi 27 juin, pour la première fois, un hélicoptère de la police scientifique a été utilisé pour s’en prendre à des institutions aux mains du pouvoir. Un acte réalisé par un groupe composé de militaires et de policiers, dirigé -semble-t-il- par Oscar Perez. Ce membre de la police scientifique a tenu à expliquer ce geste dans une vidéo publiée ensuite sur les réseaux sociaux.

« Nous recherchons l’équilibre et sommes contre ce gouvernement transitoire criminel. Nous n’avons pas de tendance politique. Nous sommes nationalistes, patriotes et institutionnalistes. Ce combat est contre l’impunité imposée par ce gouvernement. »

Les autorités ont bien entendu immédiatement dénoncé cet acte qualifié de subversif par le président Nicolas Maduro.

« Nous avons immédiatement activé la défense aérienne et mis en place un plan pour les arrêter, a assuré le président. Cette personne a lancé des grenades, ce qui aurait pu occasionner plusieurs dizaines de morts et de blessés. Vous pouvez être sûr que tôt ou tard nous allons capturer l’hélicoptère et ceux qui ont réalisé cette attaque terroriste armée contre les institutions du pays. »

Nicolas Maduro a ensuite annoncé que les autorités seront à même de mettre un terme à ce type d’attaque grâce l’Assemblée constituante qu’il souhaite mettre en place. Une décision controversée qui a provoqué une nouvelle crise politique.

La crise politique économique et sociale vénézuélienne est donc montée d’un cran ce mardi avec cette attaque qui pourrait justifier aux yeux du pouvoir une répression encore plus forte. Les manifestations et leur répression ont fait plus de 70 morts au Venezuela depuis la poussée de fièvre d'avril 2017.

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