Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Le scandale de corruption se rapproche de plus en plus de la présidence.
Rodrigo Rocha Loures était jusqu’à récemment conseiller spécial de Michel Temer, l’un de ses amis intimes.
Le député, aujourd’hui privé d’immunité parlementaire, avait été filmé en mars dernier, alors qu’il recevait plus de 150 000 euros en liquide, dans une valise. De l’argent qui aurait servi à payer des pots-de-vin.
Le député déchu a été placé en détention et son avocat a précisé qu’il ne comptait pas collaborer avec la justice dans le but d’obtenir une remise de peine. C’est ce système de délation, qui a permis aux juges enquêteurs de l’opération « lava-jato » de démanteler progressivement, ces dernières années, le vaste réseau de corruption, au cœur duquel se trouvaient les géants brésiliens du pétrole, du BTP et de l’agroalimentaire et qui en échange de pots-de-vin millionnaires obtenaient marchés publics et faveurs politiques.
Avec l’incarcération de Rodrigo Rocha Loures, accusé de corruption et d’appartenir à une organisation criminelle, le scandale touche directement le président Michel Temer, déjà sous le coup d’une enquête, auprès de la Cour suprême.