Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
« Le désordre ne sera pas toléré. » Les mots sont du ministre de la Défense qui s'est chargé d'annoncer le retrait des militaires hors de la capitale. Peu avant, le président Temer avait abrogé le décret autorisant leur déploiement après les heurts violents durant une manifestation organisée devant le Congrés : des dizaines de milliers de personnes, mais aussi des ministères incendiés, et une quarantaine de blessés.
Rapidement, le calme a été rétabli dans la capitale, mais, vivement critiqué pour son empressement à faire appel à l'armée, le président Temer a finalement abrogé le décret.
Peu de temps après, l'Ordre national des avocats a remis une demande de destitution à la Chambre des députés, à Brasilia, seule habilitée à ouvrir une telle procédure. Plusieurs autres demandes de destitution sont déjà restées lettre morte ces dernières semaines. L'Assemblée soutient pour l'instant le président Temer visé par une enquête auprès de la Cour suprême pour « corruption et participation à une organisation criminelle ». Il est impliqué dans le pire scandale de corruption de l'histoire du pays qui frappe toute la classe politique brésilienne.