Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Le président n’aura pas à rencontrer les policiers fédéraux en charge de l’enquête. Le juge de la Cour suprême a ordonné que l'interrogatoire soit effectué par écrit, il a également donné le droit au président de ne pas répondre aux questions de la police fédérale. Mais Michel Temer est directement impliqué dans l’énorme scandale de corruption, qui déstabilise l’ensemble du monde politique brésilien.
L’enquête, tentaculaire, a révélé le versement de milliards d’euros de pots-de-vin, ces dix dernières années, distribués par les grandes entreprises privées brésiliennes pour truquer systématiquement les marchés publics, et bénéficier de faveurs politiques.
Le président Temer réfute les accusations et conteste notamment l’authenticité d’un enregistrement audio d’une conversation avec le dirigeant du géant brésilien de l’agro-alimentaire, JBS, qui coopère avec la justice. Michel Temer attend par ailleurs le jugement du Tribunal supérieur électoral, qui doit se prononcer d’ici une dizaine de jours, sur l'utilisation présumée de fonds illégaux pendant sa campagne électorale en 2014, avec Dilma Rousseff, dont il était le vice-président, avant de prendre sa place, lors son procès en destitution il y a un an.
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