A la Une: le premier tour de la présidentielle en France vu par les Amériques

« Le clash idéologique français », s’exclame le Tampa Bay Times en Une. « Au deuxième tour de l’élection présidentielle », les électeurs français auront le choix entre « le centriste flou Emmanuel Macron et l’extrémiste de droite Marine Le Pen », écrit Le Devoir de Québec. 

« Fidèles à l’esprit de 1789, les Français tentent encore une révolution, en mettant un terme au système "centre-droite versus centre-gauche" qui a dominé la politique européenne depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale », constate le Washington Post qui poursuit : « Ni Emmanuel Macron, ni Marine Le Pen ne font partie de l’ancienne gauche ou de l’ancienne droite. Ce résultat révèle une nouvelle fracture politique dans laquelle s’affrontent deux visions différentes de ce qui est l’identité de la France ».

La percée de Marine Le Pen inquiète outre-Atlantique

« Marine Le Pen conforte une certaine France assiégée et qui se distingue par le ressentiment qu’elle entretient à l’égard des élites politiques et financières, de la mondialisation, de l’eurocentrisme, de l’érosion des valeurs traditionnelles. C’est aussi une France qui a désigné l’immigrant comme le responsable d’un déclin perçu comme une inéluctable fatalité », croit savoir Le Devoir. « Madame Le Pen utilise les résultats du premier tour pour se poser en défenseure de la patrie française, en « candidate du peuple » qui saura ramener la France à sa grandeur. Ou quelque chose du genre. En réalité, ce discours n’est qu’une illusion, un acte suprême de récupération politique à des fins extrémistes. Les propositions du Front national ne constituent pas une solution appropriée aux problèmes complexes d’une Ve République essoufflée ».

« La percée de Madame Le Pen est une nouvelle mise en garde concernant la menace grandissante posée par des dirigeants populistes d’extrême droite, en Europe et dans le reste du monde », prévient le New York Times. Le journal reste pourtant optimiste : « La France entre peut-être dans une nouvelle ère, mais ses électeurs ont démontré ce dimanche qu’ils restent réceptifs au message d’espoir, porté par monsieur Macron, y compris son ouverture envers les réfugiés, et ceci malgré la dernière vague d’attaques terroristes et la campagne sombre qu’a mené madame Le Pen ».

Le candidat d’« En Marche » vu par les éditorialistes

Le quotidien argentin La Nacion est clairement sous le charme de ce qu’il qualifie d’« ascension éclaire » d’Emmanuel Macron, cet « ovni politique qui a littéralement pulvérisé toutes les règles en vigueur dans l’histoire politique française. Extrêmement jeune, c’est un homme aux facettes multiples, complexe et insondable. Brillant, accessible, proche des gens et sans affectation ».

Pour le quotidien colombien El Tiempo, Emmanuel Macron représente désormais le meilleur espoir, non seulement pour la France, mais aussi et surtout pour l’Europe et le reste de la communauté internationale.

« Dimanche soir, Marine Le Pen a appelé les patriotes français à la rejoindre au second tour. En réponse », estime encore le Washington Post, « Emmanuel Macron doit maintenant définir de nouvelles formes de patriotisme et de solidarité, pour ceux en France qui veulent rester Français, mais embrasser le monde ».

Et le Los Angeles Times de conclure : « Macron et Le Pen se battront pour l’âme de la France ».

Au Venezuela, l’opposition appelle à une nouvelle journée de mobilisation
 
La MUD, la coalition d’opposition incite les citoyens à bloquer les principaux axes routiers par des sit-in dans l’ensemble des 23 États vénézuéliens et la capitale, annonce El Nacional. « C’est un acte de résistance pacifique », assure le vice-président de l’Assemblée nationale, Freddy Guevara dans les colonnes du journal.

La pression de l’opposition sur le gouvernement de Nicolas Maduro ne faiblit donc pas. Ce dimanche, le président s’est livré à un difficile exercice entre fermeté et ouverture affichée. Durant son émission télévisée hebdomadaire, « Nicolas Maduro a déclaré qu’il n’allait pas abandonner le projet historique du socialisme du XXIe siècle (initié par feu Hugo Chavez) aux oligarques », rapporte El Universal. « A l’adresse de l’opposition, le chef de l’État a rajouté que lui, son gouvernement et leurs électeurs étaient les seuls héritiers du héros de l’indépendance Simon Bolivar ».

Après avoir lancé de telles paroles, Nicolas Maduro a pourtant appelé l’opposition à reprendre le processus de dialogue national. De plus, il s’est dit favorable à l’organisation des élections régionales. Des scrutins qui auraient dû se tenir en décembre dernier, mais qui ont été reportés sine die sans annonce d’une nouvelle date.

Henrique Capriles, l’un des dirigeants de l’opposition et ancien candidat présidentiel, qui a été déclaré, il y a dix jours, inéligible par la justice vénézuélienne, rejette en bloc les déclarations de Nicolas Maduro. « Nous exigeons la tenue d’élections générales, le respect de l’Assemblée nationale, la libération des prisonniers politiques, l’instauration d’un couloir humanitaire et tout cela en même temps », explique Henrique Capriles dans les colonnes du journal La Voz. Selon ce leader de l’opposition, le régime ne cherche qu’à gagner du temps et à diviser l’opposition.

Barack Obama : le retour
 
Après de longs mois de vacances, c’est aujourd’hui le come-back de Barack Obama sur la scène publique aux États-Unis. L’ancien président est de retour dans sa ville de cœur, Chicago, où il doit intervenir ce lundi devant les étudiants sur le thème de l’engagement civique. « 300 jeunes ont été invités pour cet évènement », rapporte le Chicago Tribune. « Et pour tous ceux qui ne peuvent pas y assister : l’université retransmettra l’intervention de Barack Obama en direct sur Internet ».

 

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