Avec notre correspondant à Buenos Aires, Jean-Louis Buchet
Des centaines de personnes se sont rassemblées dans la soirée du mardi 11 avril 2017, place de Mai, pour rendre hommage à Micaela García, enterrée dans l'après-midi à Gualeguay, sa ville natale.
Le viol suivi d'assassinat de cette jeune femme à ému l'Argentine. Silvia ne comprend pas. « C'est une de plus... On se demande comment c'est possible que ça leur soit - aux agresseurs - si facile », confie-t-elle.
Comme beaucoup, Andrea met en cause le juge, qui avait libéré avant terme l'assassin présumé, deux fois condamné pour viol :
« Je suis indignée parce que ce n'est pas le premier cas de gens qui sont libérés avant le terme et qui violent, qui tuent. La justice, elle doit faire des réformes urgentes. »
Ingrid Beck, une des fondatrices du collectif #NiUnaMenos (« pas une de moins »), qui lutte contre les violences faites aux femmes, et où militait Micaela, va plus loin :
« La justice est le pouvoir le plus conservateur. Elle ne prend pas les plaintes et renvoie les femmes chez elles, où elles retrouvent les violents. Il y a une impunité en faveur des violences. »
Grâce à #NiUnaMenos, depuis l'année 2015, la société argentine s'est mobilisée contre le machisme, qui tue une femme toutes les 32 heures dans le pays. Reste à l'extirper des institutions.
→ À relire : Ingrid Beck, le féminisme tranquille en Argentine