de notre correspondant à Buenos Aires,
En Argentine, les femmes sont déjà bien représentées au Parlement. En effet, 38 % des députés et 42 % des sénateurs sont de sexe féminin, ce qui place le pays au premier rang des Amériques concernant la représentation féminine aux assemblées, et à la cinquième ou sixième place dans le monde. Pour cause, une loi de 1991 oblige les partis à inclure au moins 30 % de femmes dans les listes qu’ils présentent. Et cette obligation n’est pas simplement d'ordre symbolique : si la tête de liste est un homme, le numéro deux doit être une femme, et ainsi de suite.
Beaucoup de parlementaires de sexe féminin se distinguent ainsi par leur activité législative avant de postuler pour des postes exécutifs élus, comme l’ancienne présidente Cristina Kirchner, qui avait été une brillante sénatrice, ou l’actuelle gouverneure de la province de Buenos Aires, María Eugenia Vidal. Cette nouvelle loi de parité n’est donc pas une révolution, mais plutôt une nouvelle avancée. Selon le texte, qui a été adopté dans la province de Buenos Aires, une liste qui ne se conforme pas au principe un homme/une femme, ou une femme/un homme, ne sera agréée.
La parité de genre : un acquis pour la société argentine
Enfin, conformément à la loi sur l’identité de genre, ce n’est pas le sexe biologique qui est retenu par ce nouveau texte, mais celui choisi par chaque personne. Ainsi, des parlementaires transgenres, hommes ou femmes, pourront être élus. Cela n’a d’ailleurs pas particulièrement suscité de réactions dans la société et la classe politique. La parité de genre est un acquis pour la société argentine.
Quant à la parité homme/femme, il y a bien des gens pour regretter que les candidats ne soient pas choisis uniquement sur leurs capacités, mais ils sont minoritaires. En Argentine, une majorité des habitants pense que les femmes ont renouvelé la vie politique, car elles sont plus engagées, plus authentiques et moins corrompues.