Etats-Unis: Trump accélère la nomination du juge de la Cour suprême

Le président américain donnera dans les heures qui viennent le nom du juriste qu’il souhaite nommer à la Cour suprême. Ce juriste devra ensuite être auditionné par le Sénat et recueillir 60 voix sur 100 pour prendre ses fonctions. Le siège est vacant depuis un an, depuis la mort du juge Scalia, que Barack Obama n’a pu remplacer à cause de l’opposition du Congrès.

Avec notre correspondante à Washington,  Anne-Marie Capomaccio

Pour de nombreux observateurs, Donald Trump se presse de dévoiler le nom de son choix pour la Cour suprême, afin de détourner l’attention du dossier des visas. Le choix de ce juge, nommé à vie, est en effet un sujet beaucoup plus consensuel parmi les élus républicains. N’ayant pas été consultés sur le décret interdisant de visa les ressortissants de sept pays, ils font connaître, discrètement certes, leur désappointement.

La Cour suprême devrait calmer toute fronde. Ces élus républicains ont refusé d’auditionner le juriste pressenti par Barack Obama pendant un an. Un homme bien trop libéral, qui n’allait pas défendre les valeurs conservatrices : rejet de l’avortement, du mariage des homosexuels, assouplissement des lois sur le port d’armes, opposition au syndicalisme. Voilà des sujets qui accompagnent l’évolution de la société américaine, et qui unissent la majorité des républicains. Pendant la campagne, Donald Trump a promis de nommer un juge ultra-conservateur. Ces propositions lui on apporté le soutien des évangélistes notamment.

« La conséquence d'une Cour suprême conservatrice pour les Américains, c'est une Cour qui revient véritablement au texte de la Constitution tel qu'il a été écrit et compris par les fondateurs de ce pays », explique Naomi Fenwick, avocate au barreau de Californie, spécialisée dans les droits de l'homme. En-dehors des exemples du port d'armes et du droit à l'IVG, ce serait « une cour qui serait très peu ouverte à l'idée de permettre aux Etats d'amener plus de protection pour les personnes en situation illégale. Une cour qui va très sûrement s'ériger contre beaucoup de mesures du droit du travail, l'accès aux congés payés, de faire partie d'un syndicat... », des mesures aboutissant en fin de compte, selon la spécialiste, au retour d'« une Amérique très conservatrice ».

En attendant, l’heureux élu doit recueillir 60 voix sur 100 au Sénat, une chambre où les démocrates détiennent 48 sièges. Ces derniers mettent au point leur stratégie de blocage, et annoncent une guérilla parlementaire.

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