Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
Les élus républicains sont coincés entre le président et leurs électeurs, qui réagissent sur internet et dans la rue. Mis à part John McCain et Lindsey Graham, la plupart sont très en retrait, craignant la colère présidentielle qui s’est déjà abattue sur les deux sénateurs. Plusieurs élus conservateurs du Tennessee, de l'Ohio, ou du Maine, une vingtaine au total, ont toutefois osé émettre de timides critiques.
Ils se déclarent, certes, en faveur de contrôles plus sévères aux frontières, mais déplorent le manque de préparation qui a créé dans les aéroports une pagaille qu’ils ont été obligés d’assumer dans leur Etat. La Maison Blanche persiste : toutes les personnes concernées ont été consultées et il ne s’agit pas d’une discrimination religieuse, affirme-t-elle.
Les diplomates américains désapprouvent le décret
Rudolph Giuliani, un proche du président Trump, a démenti malgré lui la position officielle du président, dans un entretien accordé à la chaîne conservatrice Fox News. « Quand il a annoncé son "interdiction d’entrée pour les musulmans", il m’a dit, "monte une commission et dis-moi comment je peux le faire légalement" », a-t-il déclaré.
Au concert de réprobation, se joignent, de manière inhabituelle, de nombreux diplomates qui qualifient dans un communiqué le décret Trump de contre-productif. C'est aussi le cas de l’association des vétérans du Vietnam, qui « exhorte » le président de faire une exception pour les interprètes de l’armée américaine en Irak et en Afghanistan, interdits de visa à cause du décret.