A la Une: les réactions au décret anti-immigration de Trump continuent

 

Côté milieux d’affaires, l’ambivalence de la Silicon Valley contre Trump tourne à la colère, rapporte le New York Times. Même écho dans le Boston Globe selon lequel des hommes d’affaires de poids, dont le directeur général de General Electric, s’opposent ouvertement au décret anti-immigration de Donald Trump. Car ce décret pourrait causer beaucoup de tort à leurs entreprises qui comptent sur de nombreux salariés étrangers.

Selon une étude publiée en 2015, 30 % de la main-d’œuvre de Boston est d’origine immigrée, rappelle le Boston Globe. Certains chefs d’entreprise vont plus loin à propos de l’interdiction de voyager pour sept nationalités, qui vise les musulmans, comme l’a déclaré Steve Kaufer, de TripAdvisor : « Ces interdictions de voyage sont non seulement cruelles et discriminatoires, mais elles vont à l’encontre des principes qui font la grandeur de notre pays. »

Craintes sur la sécurité des États-Unis et mobilisations sans précédent

Certains hauts fonctionnaires de l’administration craignent cependant que ces décrets signés par Donald Trump affaiblissent les défenses antiterroristes qui ont été construites jusqu’à présent, signale le Washington Post. La mobilisation a pris un tournant sans précédent, relève le Dallas Morning News : la célèbre association pour les droits civiques ACLU a reçu des dons de plus de 10 millions de dollars depuis samedi, du jamais vu pour l’ACLU qui a lancé des poursuites contre l’État américain sur le cas de deux Irakiens détenus à l’aéroport de New York.

Le Washington Post publie un portrait de la juge fédérale Ann Donnelly qui a donné raison à l’ACLU et a suspendu toute expulsion des personnes disposant de visa en règle.

La presse canadienne réagit aussi aux décrets sur l’immigration de Donald Trump

Le Devoir publie une série de reportages avec photos et vidéos intégrées, sur des parcours de migrants et de réfugiés. Le Devoir s’est penché sur les transferts d’argent, « la force cachée de l’économie mondiale », explique l’économiste Dilip Ratha dans le quotidien. « Si les migrants formaient un pays, leur PIB figurerait parmi les 25 premières économiques mondiales », fait-il remarquer.

Au Canada, un attentat dans une mosquée à Québec a fait six morts hier soir, deux hommes cagoulés ont fait irruption au centre culturel islamique

« L’horreur frappe encore, à nos portes cette fois », se désole le site La Presse.ca. Depuis dimanche, les lieux de culte musulmans, d’un bout à l’autre du pays, font l’objet d’une surveillance étroite de la police, a indiqué dans un point de presse le Premier ministre Philippe Couillard, qui a assuré : « nous allons y faire face ensemble avec courage et avec solidarité », refusant de stigmatiser la communauté musulmane.

« Ce sont les Québécois qui ont été victimes de cet attentat », témoigne une femme dans La Presse.ca. Cette doctorante de l’Université de Laval qui se rendait à ce centre depuis dix ans fait remarquer qu’elle sent monter depuis 2007 des relents islamophobes. Selon elle, « les médias de Québec, le contexte international et les actions et les propos de Donald Trump contribuent tous à un climat malsain ». Le Devoir rappelle que le centre culturel islamique a été la cible d’un geste haineux en juin dernier, quand une tête de porc y a été déposée devant la porte.

Au Mexique, la presse commente tous les jours les décrets de Donald Trump sur l’immigration et sur le mur à la frontière

Plusieurs projets de financement de ce mur frontalier sont à l’étude, y compris un système d’impôts aux cartels de la drogue, ou des amendes aux migrants, relève Milenio. Pour l’éditorialiste d’Excelsior, avec ses décrets anti-migrants et anti-musulmans, Donald Trump « a franchi une nouvelle étape dans ses intentions de transformer son pays en forteresse anti-migrants ».

Mais Trump semble avoir oublié un détail, écrit-il : les migrants sans papiers détenus et en processus d’expulsion doivent au préalable être présentés devant un juge et les procédures prennent du temps. « Même si les travailleurs clandestins sont menacés par ce décret de Donald Trump », poursuit l’éditorialiste, « leur meilleure arme, c’est la défense légale ».

L’homme d’affaires brésilien Eike Batista lié au scandale de corruption du géant pétrolier Petrobras se livre à la justice de son pays

Eike Batista se trouvait à New York, en voyages d’affaires selon ses avocats, rapporte Folha de Sao Paolo. Un mandat d’arrêt international avait été lancé à son encontre, et il a décidé d’embarquer à l’aéroport de New York pour se rendre aux autorités de son pays, une reddition « négociée avec la police fédérale brésilienne » à laquelle il s’est livré à son atterrissage à Rio, indique O Globo.

L’homme d’affaires est soupçonné d’avoir blanchi des millions de dollars dans un réseau de corruption qui implique l’ancien gouverneur de l’État de Rio, Sergio Cabral, actuellement en détention, rappelle le journal. Eike Batista aurait été dénoncé par deux personnes selon lesquelles il aurait en outre versé 16 millions et demi de dollars de pots-de-vin à Sergio Cabral.

 

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