avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Téléphones portables, pistolets, couteaux et même fusils mitrailleurs... Ces dernières semaines, les prisons brésiliennes se sont révélées presque incontrôlables, tant les gangs criminels y sont tout puissants. Pour tenter de mieux les surveiller, mille soldats vont être immédiatement mobilisés. Mais leur nombre pourra augmenter si les mutineries se poursuivent.
Les soldats seront chargés d'épauler les agents pénitentiaires pour effectuer des fouilles régulières des cellules. Une mesure exceptionnelle que le président Michel Temer a décidé de valider pour les douze prochains mois. « A cause du drame infernal qui a lieu dans les prisons du pays, pour la première fois l'armée va pouvoir mener des inspections, dans les centres pénitentiaires, a expliqué le président brésilien. Bien sûr, les soldats n'auront pas de contact avec les détenus. C'est une mesure audacieuse. Mais le Brésil doit faire preuve d'audace pour faire face à cette situation ».
A Rio de Janeiro, les agents pénitentiaires se sont mis en grève en début de semaine, pour dénoncer leurs conditions de travail, et les retards de salaires - mais les caisses de l'Etat sont vides. Les visites des familles ont été annulées. Plusieurs bagarres ont déjà éclaté. La crise dans les prisons empire chaque jour un peu plus.