Avec notre correspondant à Washington, Jean-Louis Pourtet
John Lewis, dans l'émission Meet the Press qui sera diffusée dimanche, a osé dire tout haut ce que bien des démocrates pensent tout bas : « Je ne considère pas le président-élu comme un président légitime. Je pense que les Russes ont contribué à aider cet homme à être élu. Et ils ont aidé à détruire la candidature d'Hillary Clinton. Ça n'est pas bien, ça n'est pas juste et ça n'est pas le processus démocratique. »
Pour cette raison, John Lewis a décidé pour la première fois depuis 1987, année de son arrivée au Congrès de ne pas assister à l'investiture de Donald Trump.
Certains y voient une façon pour l'ancien militant des droits civiques de faire payer au magnat de l'immobilier sa persistance, jusqu'à son élection, à mettre en doute la légitimité du premier président noir, Barack Obama, qu'il avait accusé de ne pas être Américain.
Mais John Lewis apporte aussi de l'eau au moulin de ceux qui estiment que sans le piratage des informations du Comité national démocrate par la Russie, le résultat de l'élection de novembre eut été différent.
Barack Obama et Hillary Clinton, tout en reconnaissant le rôle du hacking russe ne sont toutefois jamais allés jusqu'à déclarer, avec la même certitude que l'élu de Géorgie, qu'il avait joué un rôle décisif dans la victoire de Trump.