Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Après la mutinerie qui a conduit à la mort de 31 détenus, le secrétaire à la Justice de l’Etat de Roraima a estimé que les auteurs des assassinats étaient des membres du gang criminel le plus puissant du pays, le Premier Comando Capital (PCC), originaire de Sao Paulo, la capitale économique.
Il domine le trafic de drogue dans le pays et tente de s’étendre depuis plusieurs mois. C’est ce même gang qui avait été visé lors de la sanglante mutinerie de Manaus, il y a quelques jours, par un gang concurrent.
En réponse, le gouvernement du président Temer a lancé un Plan national de sécurité pour moderniser, désengorger et tenter de mieux contrôler les prisons. Des mesures accueillies avec scepticisme par les médias brésiliens vu l’urgence de la situation.
En Amazonie, la surpopulation carcérale est la plus élevée du pays. Il y a trois fois trop de détenus par rapport aux places disponibles. Une situation désastreuse que dénoncent les ONG de défense des droits de l’homme.
Dans un communiqué Human Rights Watch accuse les autorités brésiliennes de négligence et demande à ce que les droits fondamentaux des détenus soient respectés. Ils n’ont souvent pas accès à un avocat et peuvent attendre leur procès pendant des années.