Les autorités de l'Etat d'Amazonie sont formelles : il s'agit du plus grand massacre commis dans une prison de cette région du nord du pays. La mutinerie a été provoquée par un affrontement entre des détenus appartenant à deux organisations criminelles, le groupe local FDN (Familia do Norte) et le PCC (Premier commando de la capitale).
Selon le secrétaire de l'Etat d'Amazonie à la Sécurité publique, Sérgio Fontes, les prisonniers ont reçu des armes de certains de leurs collègues qui étaient en régime de semi-liberté.
Douze surveillants ont été pris en otages. Les négociations avec les détenus ont duré toute la nuit. Les prisonniers n'ont rien exigé si ce n'est que la police fasse preuve de retenue lors qu'elle entre dans le pénitentiaire.
D'après le secrétaire à la Sécurité publique, c'est la lutte pour le contrôle du trafic de la drogue qui explique le massacre. La plupart des victimes étaient des membres présumés de l'organisation PCC.
Les autorités locales de Manaus ont accusé le gouvernement fédéral de ne pas faire assez pour combattre la violence liée à la drogue. Il faut dire que les mutineries sont fréquentes dans les prisons brésiliennes généralement surpeuplées. La plus meurtrière a eu lieu en 1992 : 111 personnes ont été tuées dans le pénitencier Carandiru à São Paulo.
Et si cette mutinerie est la plus meurtrière, Manaus, la capitale de l’Amazonie brésilienne, a été secouée par trois rebellions au sein de ses prisons en moins de 24 heures. Des prisons généralement surpeuplées, ce qui rend les conditions de détention encore plus difficiles, et la situation encore plus explosive. Un magistrat qui s’est rendu sur les lieux a fait part de son écœurement devant la scène du massacre. Deux autres rebellions de moindre ampleur ont également éclaté lundi.