Avec notre correspondant à Rio de Janeiro, François Cardona
Lors de l’assaut de la prison de Carandiru par les forces de l’ordre, les détenus n’ont eu aucune chance. Pour mettre fin à la mutinerie, selon les experts qui sont intervenus durant le procès, les hommes de la police militaire ont tiré plus de 600 cartouches et abattu les prisonniers dans leur cellule - jamais les policiers n’ont été mis en état de légitime défense.
Un verdict implacable donc pour 25 policiers, reconnus coupables d’avoir tué 52 détenus, enfermés au deuxième étage de la prison. Ils ont été innocentés du meurtre de 21 mutins. Mais après une semaine de procès, et près de six heures de délibération, le jury les a condamnés à 624 années de prison chacun.
La justice brésilienne a décidé d’examiner ce massacre en plusieurs fois, étage par étage. Lors d’un premier procès, en avril dernier, vingt-trois policiers avaient déjà été condamnés à 156 ans de prison pour le meurtre de 15 détenus enfermés à l’époque au premier étage de la prison. Manquent encore les 3e et 4e étages qui doivent être jugés d'ici la fin de l'année.
Un procès-fleuve et qui a tardé plus de vingt ans à passer devant les tribunaux au point qu’Amnesty International avait demandé à ce que ce procès mette un terme à « l'impunité du passé ».