Ford devait investir plus d’un milliard et demi de dollars dans sa nouvelle usine de San Luis Potosi et créer 2 800 emplois directs. Finalement, le géant automobile utilisera une partie de cet argent pour augmenter les capacités de son usine du Michigan, un Etat du nord des Etats-Unis durement touché par la désindustrialisation et qui a largement participé à la victoire de Donald Trump à la présidentielle.
Car si Ford affirmait mardi 3 janvier que sa décision n’avait aucun rapport avec l’élection du milliardaire, le moins que l’on puisse dire c’est que Donald Trump exerce une pression certaine sur l’industrie automobile : il avait déjà visé Ford pendant sa campagne, ce mardi il a menacé de faire payer à son concurrent General Motors une lourde taxe frontalière s’il ne fabrique pas ses véhicules aux Etats-Unis, et dans le même élan il a nommé au poste de représentant au Commerce international Robert Lightizer, opposé à ce qu’il appelle « le dogme d’un libre-échange effréné ».
Le président élu a d’ailleurs promis de dénoncer l’Alena, l’accord de libre-échange Etats-Unis - Canada - Mexique qui permet justement à General Motors et Ford de fabriquer au Mexique et d’importer aux Etats-Unis.
Mexico a regretté mardi la décision de Ford, affirmant que les emplois générés dans le pays « ont contribué à garder des emplois industriels aux Etats-Unis », et non à les détruire comme l’affirme Donald Trump.