Colombie: où en est l'accord de paix entre le gouvernement et les FARC ?

« Il y a un conflit de moins sur la planète ». C’est ce qu’a déclaré le président colombien Juan Manuel Santos en recevant le prix Nobel de la paix en décembre dernier. L’accord de paix signé avec la vieille guérilla des FARC devrait mettre fin à une guerre de 52 ans. Refusé par la population mais ratifié par le Congrès le 24 novembre, il doit maintenant être appliqué.

Avec notre correspondante à Bogota, Marie Eve Detoeuf Bogota

Premier bilan en demi-teinte pour cet accord de paix. Un point positif : le cessez-le-feu bilatéral décrété fin août a été respecté. Deux guérilleros sont morts au cours d’un incident confus, mais pas un soldat, pas un civil n’a été tué depuis quatre mois. Une ombre au tableau cependant : la dissidence de cinq chefs guérilleros mi-décembre. Ils ont été immédiatement expulsés par la direction de l’organisation, mais la question de leur pouvoir de nuisance militaire et politique se pose.

Autre point positif : la loi d’amnistie pour les guérilleros coupables de délits politiques. Elle a été votée par le Congrès, ce 28 décembre. C’était une des conditions posées par les FARC pour cantonner leurs troupes et entamer leur désarmement. Celui-ci devrait être terminé d’ici à six mois. Problème là aussi : les 27 zones où les guérilleros ont accepté de se regrouper – qui sont des zones très retirées - ne sont pas prêtes. Tout manque : les voies d’accès, les logements, l’électricité, le tout- à- l’égout. Tout.

Le calendrier du désarmement va prendre du retard. Et ce n’est que le point de départ de la mise en œuvre de la paix.

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