Avec notre correspondante à Montréal, Marie-Laure Josselin
« Le grand problème, c’est la langue française. C’est difficile pour nous. » Même si parler en français est difficile, Anas Bitar veut absolument le faire. Et il le fait : « Nous étudions maintenant », confie-t-il.
Arrivé au Québec depuis dix mois, il a donc repris le chemin de l’école, comme sa femme et comme à peu près tous les réfugiés syriens au Canada. Un sur deux ne parlait ni français, ni anglais : « Nous avons besoin de temps », explique Anas.
« Il y a toujours place à l’amélioration et plusieurs pistes ont été cernées »
Sans cela, difficile de trouver un emploi. Même la ministre québécoise de l’Immigration Kathleen Weil le reconnaît : « L’opération a été un succès retentissant. Cependant, il y a toujours place à l’amélioration et plusieurs pistes ont été cernées. »
Et d'énumérer ces pistes : « Favoriser davantage le jumelage entre les familles réfugiées et les familles québécoises, poursuivre l’harmonisation de l’offre de service gouvernemental en francisation, offrir plus de sessions de formation… »
« Un acte humanitaire à court terme, un bon investissement à long terme »
Pour le ministre canadien de l’Immigration John McCallum, la jeune Mirna Hanna, récemment réfugiée, est l’image de la bonne décision d’accueillir plus de 36 000 réfugiés syriens. La fillette a ému, en chantant pendant la cérémonie.
Plus de la moitié des réfugiés ont moins de 19 ans. Pour l’avenir d'un Canada vieillissant, c’est bon : « C’est un acte humanitaire à court terme, mais c’est un bon investissement à long terme », dit le ministre. Encore faut-il réussir leur intégration et les étapes avant cela sont encore longues.
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