Haïti s’enfonce dans la crise électorale

La journée de vote du 20 novembre s’est déroulée sans incident majeur mais aujourd’hui, trois candidats à la présidentielle contestent devant les tribunaux les résultats préliminaires annoncés lundi qui donnent Jovenel Moïse vainqueur au premier tour. Le candidat du PHTK assure lui qu’il est le président élu du pays et appelle ses concurrents à reconnaître leur défaite.

Avec notre correspondante à Haïti,  Amélie Baron

Jude Célestin, Moïse Jean Charles et Maryse Narcisse refusent officiellement et légalement de reconnaître le score de plus de 55 % des suffrages attribué à Jovenel Moïse. La loi permet à tout candidat qui s’estime lésé de déposer, avant 10h ce vendredi, un dossier de contestation des résultats préliminaires.

Le parti Lapeh de Jude Célestin considère que le conseil électoral a fourni des résultats sans se soucier de la qualité des documents issus des bureaux de vote : de nombreuses listes d’émargement ont été validées alors qu’elles ne comportent aucune signature ou empreinte digitale des votants.

Le parti Pitit Dessalines va lui plus loin et accuse aujourd’hui le conseil électoral d’avoir marchandé les résultats. L’avocat du parti assure que, selon des témoins, des personnalités du secteur privé ont été lundi soir avec des valises de dollars à l’hôtel où se réunissait le CEP pour corrompre les conseillers.

Près de deux semaines après le vote, c’est une bataille juridique qui s’ouvre. Les résultats définitifs du premier tour de la présidentielle ne seront annoncés que le 29 décembre.

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